
23 Avr Portuguesa jusqu’au bout des ongles
Ambiance guinguette pour la clôture de saison du Carré Sainte-Maxime qui prépare une de ses fameuses Nuits Singulières, où la gastronomie portugaise croisera les sonorités du fado de Carminho, le 18 mai prochain.
Né à Lisbonne au milieu du XIXème siècle, le fado – du latin « fatum » qui signifie « destin » – est une musique décidément éternelle. Ceux qui sont enclins à penser qu’elle se limite à un souvenir folklorique de vacances portugaises ne mesurent pas sa vivacité actuelle, et ce même si elle porte la marque d’une tradition ancienne. Bien sûr, on ne peut pas évoquer le fado sans penser à Lisbonne et son quartier originel de l’Alfama où les cordes pincées et les fadistas participent autant de la sonorité du lieu que le roulement des tramways qui rasent les murs. Toute son histoire et ses sons continuent de vivre au travers des nouvelles générations comme Carminho, originaire de la ville des sept collines. Une mère fadista reconnue, une famille de musiciens, la culture du fado a coulé dans les veines de la jeune chanteuse dès le berceau.
Depuis 2009, et un premier album sobrement appelé Fado, elle représente dignement l’âme de tout un pays. Suivront cinq autres opus, dont l’un fait une incursion dans la Bossa Nova avec le délicieux Carminho canta Tom Jobim qu’elle enregistre avec les descendants de la célébrité brésilienne qui avait posé les fondations du genre, Paulo et Daniel, auxquels se joint le violoncelle de Jaques Morelenbaum. Une reconnaissance magistrale qui entérine la qualité de son timbre de voix et son élasticité sur un répertoire chanté dans sa langue natale, bien qu’un océan sépare les deux pays. Fado et bossa fusionnent dans une mélancolie, aussi appelée saudade, qui en devient lumineuse.
Pour son dernier album Portuguesa, Carminho rajoute quelques couleurs pop et jazz, confirmant tout le bien que l’on pense d’elle et qui donne terriblement envie de le vivre en live. D’ailleurs une musique aussi charnelle que le fado ne s’apprécie-t-elle pas pleinement qu’en direct ?
18 mai, Carré Sainte-Maxime. Rens: carre-sainte-maxime.fr
photo : Carminho © Mariana Maltoni