Ceux qui détestent les femmes

Ceux qui détestent les femmes

À l’heure des grandes causes de l’égalité des genres, et de la vague #metoo, il fallait oser mettre en scène des protagonistes hyper-masculinistes !  

Depuis quelques années, la dénonciation toujours plus forte des féminicides et la multiplication des témoignages de violences envers les femmes, nous commençons à assister à un changement de pensée concernant la cause féministe. Une avancée qui n’est malheureusement pas perçue comme telle par bon nombre d’ho mmes se réclamant de la pensée masculiniste. C’est à eux que s’intéressent Guillaume Cantillon et sa compagnie Le Cabinet de Curiosités – résidente permanente du Théâtre Le Rocher à La Garde – dans sa nouvelle création Mort le soleil.

Ce seul en scène est né de la confrontation du metteur en scène et de l’autrice Gwendoline Soublin sur leur perception du monde en tant que femme et homme. Pour aborder une autre facette des violences faites aux femmes, ils choisissent de se placer du point de vue de « l’ennemi » : les Incels, ces célibataires involontaires vouant une véritable haine aux femmes qui leur refusent une sexualité qu’ils estiment posséder de droit, comme le voudrait la nature. Un thème qui invite à se poser des questions plus larges sur la définition de ce qu’est un homme, d’une sexualité hétérosexuelle et de cette injonction à la virilité qui pèse sur lui. « Le sujet pour la majorité des hommes est de comprendre à quel point les constructions patriarcales du passé pèsent encore sur les épaules des femmes« , explique Guillaume Cantillon.

En mettant en scène l’histoire d’un homme condamné à perpétuité pour un acte criminel, la pièce aborde le sujet extrême des mouvances masculinistes, qui nourrissent une aversion profonde envers les femmes au point d’organiser des raids féminicides de masse… Et le plus dingue dans tout cela, c’est que certaines femmes adhèrent à cette tendance.

29 & 30 mai, Théâtre Liberté, Toulon. Rens: chateauvallon-liberte.fr

photo : Mort le soleil © DR