23 Mai Libre d’aimer… à l’Opéra de nice
« Vivante, libre et amoureuse« , voilà comment Bertrand Rossi, le directeur de l’Opéra de Nice définit la saison 2024-2025 de l’Opéra de Nice, présentée il y a quelques jours.
C’est en effet le fil conducteur de l’amour et de la liberté qu’a choisi de suivre le directeur de l’opéra de Nice, Bertrand Rossi, pour présenter le programme de la saison à venir, riche en nouvelles productions. Faire revivre les opéras du passé en les inscrivant dans notre époque actuelle, tel pourrait être sa ligne de conduite, en privilégiant des relectures audacieuses, des partis-pris scénographiques contemporains, ou en faisant aussi entrer au répertoire des œuvres rares. Et ça fonctionne, tant les grands chefs-d’œuvre sont intemporels qui se sont emparés de questions humaines toujours d’actualité. « Les ouvrages lyriques de cette saison, tous nés après la Révolution, portent en eux la revendication d’une liberté amoureuse, d’une liberté d’exister, de vivre et d’être soi. Quel qu’en soit le prix« , explique Bertrand Rossi.
Des opéras tous azimuts…
En ces temps complexes pour le spectacle vivant et en particulier l’opéra, l’Opéra de Nice multiplie aussi les co-productions, démarche qui donne ainsi aux spectacles une durée de vie plus longue et une visibilité accrue, et valorise les savoir-faire des uns et des autres. La maison azuréenne célébrera quelques anniversaires lors de la saison prochaine : celui du compositeur Arnold Shoenberg, héraut d’une nouvelle modernité, fêté comme il se doit par une co-production avec la Philharmonie de Paris, en musique bien sûr, avec Transfiguré, douze vies de Shoenberg, un voyage en douze stations comme les douze sons de la gamme dodécaphonique au cœur de sa création, et dont la scénographie du cinéaste niçois Bertrand Bonello évoquera également la peinture à laquelle s’adonnait avec talent le compositeur.
Anniversaire à nouveau, avec les 150 ans du Carmen de Bizet, qui sera donné en mai 2025 ; l’un des opéras les plus joués au monde, et dont la modernité avant l’heure de son héroïne, qui aime jusqu’à la mort, ne fléchit toujours pas. Il sera doublé en juin de Carmen Street, une comédie musicale inspirée par l’œuvre de Bizet à Jean-Philippe Delavault. Un opéra participatif avec le chœur d’enfants de l’opéra de Nice, ouvert aux jeunes et aux moins jeunes.
Pour le 23e Festival d’opérette et de comédie musicale de la Ville de Nice, l’établissement niçois programme en septembre, en partenariat avec le Palazetto Bru Zane, l’opéra de Lyon et celui d’Avignon, La fille de Madame Angot de Charles Lecoq, dans une distribution totalement française, et en novembre, un hommage musical de l’Orchestre Philharmonique de Nice aux Années folles.
Trois autres grands classiques sont à l’affiche : en novembre, Edgar de Giacomo Puccini, dans sa version originale en quatre actes, co-produit par l’Opéra de Turin et celui de Lorraine ; en janvier, La Flûte Enchantée de Mozart, en co-production avec le Théâtre des Champs-Élysées, dans une mise en scène du cinéaste Cédric Klapish, et avec le retour dans la fosse de Jean-Christophe Spinosi ; en mai, Le Barbier de Séville, avec une distribution « rossinienne” de choc, sur une mise en scène de Benoit Benichou qui devrait bouleverser le rapport scène/salle… Sans oublier, bien sûr, en mars, un opéra moins connu signé Bohuslav Martinu, Juliette ou la clef des songes, que le compositeur tchèque a écrit lors de son séjour à Nice entre 1936 et 1937, et que servira une distribution de jeunes chanteurs.
…et toujours plus de musique
Ancré lui aussi dans le présent, comme le démontre sa programmation, le programme de l’Orchestre Philharmonique de Nice résonne en écho à la conférence des Nations Unies pour l’océan de 2025 : le thème de la mer éclabousse ainsi la programmation tout au long de la saison, avec entre autres, La Mer, du compositeur lituanien Mikalojus Konstantinas Ciurlionis, un sublime poème symphonique, ou encore Hymne à l’Océan, une création de Yann Robin pour grand chœur et grand orchestre, présentée en juin.
La danse n’est bien sûr pas en reste ! Pour preuve, l’évènement d’ouverture qui symbolisera à lui seul le croisement heureux des genres avec la soirée hip-hop’Era, où le classique rencontrera la danse urbaine. Il ne faudra pas non plus manquer, en décembre, le Cendrillon de Thierry Malandain qui tire le ballet de Prokoviev vers une noirceur qui rappelle certainement les heures incertaines de notre époque troublée, et en avril, l’entrée au répertoire du Ballet Nice Méditerranée de quatre pièces contemporaines.
Rappelons également que l’Opéra de Nice propose toute l’année des moments musicaux sur mesure : opéras jeune public, concerts familles, séances destinées aux étudiants, ballet et orchestre hors les murs, qui émaillent toute la saison et s’adressent à un public le plus large possible. « Casser les codes, ouvrir les portes, pousser les murs, croiser les publics et les disciplines, faire du spectacle vivant« , souligne Bertrand Rossi, qui s’appuie sur le succès de la saison passée pour poursuivre son action et installer durablement l’opéra au cœur de la cité.
Dès le 7 sep, Opéra de Nice. Rens: opera-nice.org
photo: Opéra de Nice © Dominique Jaussein