Opéra de Monte-Carlo : saison historique

Opéra de Monte-Carlo : saison historique

Centenaire Puccini, Mozart, Wagner, Ravel et… Sinatra. Quatorze projets, dont cinq opéras en scène et trois en version concert, qui s’étendent sur cinq siècles de répertoire attendent le public. Pour sa 3e saison à la tête de l’Opéra de Monte-Carlo, Cecilia Bartoli a conçu un programme qui fait de nombreux clins d’œil à l’histoire prodigieuse de la salle Garnier. 

Depuis 1879, année d’inauguration de l’Opéra Garnier de Monte-Carlo, ce lieu a connu des artistes, des créations, des rencontres et des chefs-d’œuvre qui ont marqué l’histoire de la musique et fait de la Principauté de Monaco un lieu de culture à part. Inauguré par la divine et scandaleuse Sarah Bernard, dès le départ le ton était donné ! Un siècle et demi plus tard, la culture occupe une place toujours prépondérante et souvent innovante, et le florilège de talents internationaux qu’accueille la maison monégasque cette saison ne viendra pas démentir sa de réputation.

Premier des grands rendez-vous de cette saison, la célébration du centenaire de la mort de Puccini ! Quatre événements avec des distributions prestigieuses commémoreront l’un des compositeurs lyriques les plus populaires : La Rondine que Puccini créa salle Garnier en 1917, La Bohème, mis en scène par Jean-Louis Grinda avec Anna Netrebko dans le rôle de Mimi, en alternance avec Nino Machaidze ; Tosca en version concert avec Maria José Siri, Roberto Alagna et Luca Salsi ; et le Gala Viva Puccini ! qui conclura en beauté cet hommage au Grimaldi Forum, avec le ténor Jonas Kaufmann

On restera encore en terres italiennes en décembre avec la touche swing de la saison ! Vous devinez ? Franck Sinatra, The Voice, renaitra sous les traits et la voix du ténor Vittorio Grigolo avec orchestre symphonique et orchestre jazz. Pour les fêtes de Noël, il faudra goûter à L’Élixir d’amour de Donizetti, dans une version détonante du metteur en scène Adriano Sinivia, pour vibrer à la larme furtive de Regula Mühlemann qui n’échappera pas à Vittorio Grigolo, à nouveau. L’Oratorio de Noël de JS Bach vous préparera avec les Musiciens du Prince aux festivités à venir. Et, nouveauté cette année, le public aura la possibilité de « réveillonner avec l’Opéra » le 31 décembre : à l’issue de la représentation, diner de fête dans la prestigieuse galerie Hauser & Wirth avec les artistes du spectacle. Clap de fin princier pour l’année 2024 !

Et vive 2025 ! En compagnie de Mozart, avec un Don Giovanni en version semi-scénique avec la Staatsoper de Vienne sous la direction musicale de Bertrand de Billy : Davide Luciano dans le rôle-titre, Antonio Di Matteo en Commandeur et Maria Bengtsson en Donna Anna. Puis Cécilia Bartoli montera elle-même sur scène en Sesto dans une production maison, La Clémence de Titus, au côté de Giovanni Sala, qui fera ses débuts dans le rôle-titre.

En février, honneur à Richard Wagner avec L’Or du Rhin dans une nouvelle production maison, signée Davide Livermore, avec Les Musiciens du Prince, qui sera « le premier opéra de Wagner mis en scène et interprété sur instruments d’époque (…)« , détaille Cécilia Bartoli. « Vous pourrez ainsi comparer cette approche avec celle d’un orchestre moderne lors d’un concert consacré à Tristan et Isolde, dirigé et chanté par quelques-uns des plus grands spécialistes actuels de Wagner« , dont Andreas Schager et Anja Kampe. Autre moment cet hiver, le récital Benjamin Bernheim. Unanimement considéré comme LE ténor français d’aujourd’hui, il présentera une rare version des Nuits d’été de Berlioz, et des pages d’Ernest Chausson et Henri Duparc.

La cathédrale accueillera en mars un programme passionnant : d’une part les Vêpres de la Vierge de Claudio Monteverdi, « un chef-d’œuvre du début du XVIIe siècle tout à fait émouvant et spirituel« , et en première partie, la création mondiale Venezianische Morgen, commande de l’Opéra de Monte-Carlo faite au compositeur Bruno Mantovani, directeur du Printemps des Arts.

Enfin, dans les dates qui ont marqué l’histoire de la Principauté, il y eut le 21 mars 1925 : Maurice Ravel y présentait pour la première fois son opéra L’Enfant et les Sortilèges conçu grâce au concours de l’écrivaine Colette, du directeur des Ballets russes, Serge Diaghilev – derrière lequel se cachait un jeune maître de ballet, véritable auteur des parties dansées : George Balanchine. Le 100e anniversaire de sa création sera précédé de la malicieuse Heure espagnole

Dès le 30 oct, Opéra de Monte-Carlo, Grimaldi Forum, Auditorium Rainier III, Cathédrale, Monaco. Rens: opera.mc

photo : Cecilia Bartoli © OMC – Fabrice Demessence

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