22 Juil Voyage amoureux en terre persane
Après avoir proposé 4 concerts de musique classique, les Soirées Romantiques du Rayol accueillent leur traditionnelle soirée musique du monde, avec le spectacle Hâl, le voyage amoureux de la famille Chemirani.
Ce Hâl constitue un parcours qui doit nous faire frôler l’amour de soi. Non pas l’amour-propre – ce serait plutôt l’inverse – mais l’amour de ce que nous sommes vraiment et qui reste bien souvent hors d’atteinte, dans un inconnu lointain. Un soi qu’on pressent, qu’on effleure, dont on fait l’expérience par une certaine perte de conscience : tournoiement du derviche, prière perpétuelle… Un abandon qui amène, dans le meilleur des cas, à une éclosion inespérée et fugace. C’est de cette ancienne mystique que s’inspire la famille Chemirani dans cette nouvelle proposition qui prendra corps au Domaine du Rayol, le 19 août, dernière des soirées dont la romance s’inspire du soufisme traditionnel.
La magnifique famille Chemirani, on la connait bien en France, depuis le père, Djamchid, qui a transmis à ses enfants, nés en France, beaucoup de son savoir musical. Keyvan est percussionniste et joue surtout du zarb, tambour multicolore, qui se prête souplement aux rythmes multiples et complexes de la tradition persane. Mais un tambour, ça se frappe! Et le zarb, selon la manière dont on le choque, le caresse, ou le frotte, fait entendre mille timbres différents, mille soupirs, mille mélodies. Une percussion qui raconte, une percussion qui chante. Bijan, son frère, joue aussi du zarb, mais plus souvent du saz, ce luth qu’on rencontre partout du Bosphore aux confins de l’Afghanistan, sensuel, profond ou aigrelet, version plus orientale du oud. Depuis bien longtemps, les deux frères s’allient à toutes les expérimentations du jazz et de la musique improvisée, et la fratrie, pour ce nouveau voyage amoureux a fait appel à leur sœur Maryam, qu’on connait moins, et dont la voix s’accorde si bien à celle de ses frères. Sylvain Barou se mêle pour l’occasion à la famille, flûtiste qui tâte parfois du duduk, instrument arménien cousin et sensuel des douces clarinettes.
Tout ça autour de poèmes anciens, d’improvisations, de chants soyeux ou graves…
19 aoû, Domaine du Rayol, Le Rayol-Canadel-sur-Mer. Rens: domainedurayol.org
photo : famille Chemirani et Sylvain Barou, Hâl © Valters Pelns