Le singe du side-car

Le singe du side-car

Après avoir déjà obtenu le prix Max Jacob en 1978 pour Génériques (Belfond), puis le prix Apollinaire en 1995 pour L’ampleur du désastre (Cherche Midi), le journaliste, ancien homme de radio, poète, romancier, essayiste Patrice Delbourg, auteur d’une soixantaine d’ouvrages, vient d’obtenir la médaille d’argent du prix Théophile Gautier, prix de poésie de l’Académie Française pour Le singe du side-car, recueil de poèmes en vers libres.

Pourquoi ce titre ? La réponse est en quatrième de couverture… L’écrivain parisiano-vençois revient à sa passion pour la poésie avec ce livre – le 1372e publié par la maison d’édition Le Castor Astral – qui présente, au frontispice, un dessin à l’encre de Chine de l’artiste français d’origine tchèque Franta. Au fil de six chapitres, sans ponctuation ni majuscule, l’auteur nous convie à la rencontre d’étranges personnages et de lieux insolites ou familiers, et n’oublie pas de parsemer ses strophes d’expressions et de vocables oubliés, de locutions désuètes et de ces jeux de mots qui sont sa seconde nature. Jeux de mots avec lesquels il jongle depuis ses premières lignes manuscrites, tracées dans sa situation préférée de « solitaire en terrasse » à Paris, ou, souvent aussi, à Vence. Exemple : « le taphophile (ndlr: sorte de touriste de cimetières) impénitent, enfant de la dalle, arpente le boulevard ossements, docteur es-père lachaise« , il apprécie les « exercices de stèle« … Patrice Delbourg l’admet: « un recueil de poèmes, celui-ci comme un autre, demeure une manière gracieuse d’échapper au roman, à un article de journal, un pamphlet, une réclame, un manga, une villanelle ou tout livre de comptes courants…« . Il compile ainsi quelques souvenirs d’actualités tragiques du passé : l’incendie du 5-7 à Saint-Laurent-du-Pont à la Toussaint 1970, l’accident de la Mercedes de Pierre Levegh en juin 1955 aux 24 heures du Mans, la rupture du barrage de Malpasset de Fréjus en décembre 1959… Un des poèmes évoque avec malice tilde, guillemets, accolades, virgules, et autres parenthèses, autant de signes absents d’un livre à découvrir et à savourer sans modération.

Le singe du side-car de Patrice Delbourg (Éditions Castor Astral)