À Mouans-Sartoux, le festival qui montre la voie

À Mouans-Sartoux, le festival qui montre la voie

Le Festival du livre de Mouans-Sartoux s’apprête à ouvrir sa 37e édition. Une édition qui se tiendra du 4 au 6 octobre, sur le thème Voix libres, sous la double présidence d’Isild Le Besco et de Magyd Cherfi, et le commissariat de Marie-Louise Gourdon qui a orchestré une joyeuse et poignante édition.

37e édition déjà ! Le Festival du Livre de Mouans-Sartoux est devenu un événement culturel incontournable de la région. En 37 ans, des centaines d’auteurs et d’artistes, et des milliers de participants, ont fait de ce rendez-vous annuel un moment de partage, de découvertes et d’émotion, unique en son genre. « Le Festival du Livre s’engage résolument comme un forum des voix libres et engagées dans notre monde contemporain« , précise Marie-Louise Gourdon, la créatrice et commissaire de ce Festival, également maire adjointe à la culture de Mouans-Sartoux (lire interview ci-dessous).

« Pluralité, diversité, ouverture, liberté« , c’est ce que reflète la liste des plus de 300 invités attendus : Nancy Houston, Douglas Kennedy, Charline Vanhoenacker, Amos Gitaï, Jacques Ferrandez, Jean-Baptiste Andréa, Sonja Delzongle, Boris Cyrulnik, Étienne Klein, Ian Manook, Lilian Thuram, Mathieu Vidard, David Foenkinos, Bernard Werber, Isabelle Autissier, Alizé Cornet, Gilles Kepel, Ernest Pignon-Ernest, Philippe Besson, Valentin Musso… pour n’en citer que quelques-un(e)s. Venez les écouter et participez aux nombreux débats, lectures, rencontres, et ce durant trois jours bouillonnants. 

La voix des president.e.s

Au cœur de ces voix libres, celles des deux présidents d’honneur vont particulièrement résonner : l’actrice et réalisatrice Isild Le Besco, et le chanteur et écrivain Magyd Cherfi. Retrouvez leurs interviews ci-dessous !

La voix des spectacles 

Parmi les temps forts du Festival, un hommage au vivant et à la terre via une lecture de Patrick Quillier, universitaire et essayiste, le concert littéraire de l’écrivaine et chanteuse Marie Modiano et du musicien Peter von Poehl, le concert littéraire de l’Orchestre National de Cannes, la lecture musicale d’Erik Orsenna, « fable écologiste et vénitienne« . Et bien d’autres surprises, drôles ou émouvantes, détaillées dans les entretiens de Marie-Louise Gourdon, Isild Le Besco et Magyd Cherfi.

La voix des BD

Côté bande dessinée, Enki Bilal sera l’invité d’honneur, avec sa dernière œuvre Julia et Roem, deuxième tome de la série Coup de sang. Autour de lui, que du beau monde : des artistes locaux comme les maîtres Edmond Baudoin et Jacques Ferrandez, des voisins comme la Marseillaise Mathilde Domecq, ou des mangakas comme VanRah, auteure de plusieurs séries primées. 

La voix des acteurs culturels

Le festival du livre c’est aussi l’occasion de rencontrer des éditeurs et des acteurs culturels du département. Côté éditeurs, les invités d’honneur sont Robert Laffont, L’école des loisirs, Dargaud et, le coup de cœur du Festival, La Partie. Côté scène, seront représentés le théâtre Anthéa d’Antibes, le Forum Jacques Prévert de Carros, Scène55 de Mougins, le théâtre de La Licorne de Cannes, et l’Orchestre national de Cannes, le Théâtre de Grasse, le Théâtre national de Nice… Vous aurez l’occasion d’assister à quelques spectacles programmés par leurs soins.

La voix du cinéma

Situé en plein cœur de la ville, le complexe culturel cinéma-médiathèque accueille chaque année, à l’occasion du festival, plus de 8 500 personnes amatrices de débats et diverses projections en lien avec le thème de l’édition Voies libres. Les spectateurs peuvent dialoguer avec des réalisateurs, des acteurs et des spécialistes du monde cinématographique, toutes et tous engagés dans leur art et leur vie de citoyen et de citoyenne.

La voix des pitchouns

Le programme pour le jeune public n’a rien à envier aux « grands » : lectures, dégustations littéraires, rencontres avec des auteur(e)s, ludothèque, comptines, acrobatie, jonglage, films… Sans compter les rencontres avec les artistes, côté textes et dessins. De la reine incontestée Susie Morgenstern, à l’espagnole Anna Aparicio Català, révélation de l’illustration de Barcelone, en passant par le niçois Coun, ou des autrices et auteurs spécial ados comme Gatsu Sensei, qui mêle manga et philo… ce sont plus de 50 artistes à rencontrer ! Sans oublier Emmanuelle Houdart, l’illustratrice jeunesse en résidence.

Le Festival, c’est aussi des expos, comme Au bout du crayon, sur la liberté d’expression, des visites guidées, du street art, une déambulation musicale et circassienne… Bref, trois jours de fête, un programme d’une richesse à donner le tournis, et tout ça, sans (presque) rien débourser. Il serait bien dommage de manquer un tel événement !


Parole engagée d’une Commissaire

Marie-Louise Gourdon est l’âme du Festival du Livre de Mouans-Sartoux. Parmi ses nombreux projets, elle a co-créé le festival en 1988, et en 2001 la médiathèque-cinéma… La Strada ! Rencontre.

Marie-Louise Gourdon lors de l’édition 2022 © FB Festival du Livre de Mouans-Sartoux

Le Festival du Livre de Mouans-Sartoux existe depuis 37 ans. Quel bilan en tirez-vous ?

Au fil des années, ce festival a gagné en intensité. À mes yeux, il s’agit d’une forme d’éducation populaire, un fil conducteur de ma vie. Orchestré avec la plus grande qualité, il représente ce qu’on peut faire de mieux et de novateur. Nous invitons des personnes en avance sur leur temps, qui voient plus loin que nous. Il s’agit aussi de faire entendre des voix qu’on n’entend pas forcément, qui donnent du sens et aide à notre compréhension du monde. J’ai été professeur et j’ai toujours le même objectif de faire comprendre et de faire aimer, d’ouvrir le cœur et l’esprit. Libérer les idées, c’est mon rêve de tous les jours, comme avec notre médiathèque-cinéma. L’enthousiasme et la motivation sont intacts et me portent vers ça. Toute ma vie est là ! 

Dans cette édition, nombre de femmes qui ont libéré leur parole sont à l’honneur…

Voix libres pour elles, équivaut à Voix libérées. Dans son livre Parler vrai, Isild Le Besco dénonce Benoit Jacquot et présente son film en avant-première. Le festival tombe aussi pendant l’affaire Pelicot, les suites de l’affaire PPDA… La journaliste Giulia Foïs va animer un débat avec sa consoeur Hélène Devynck sur le thème #MetooMedia stop à l’impunité. L’impunité du pouvoir des hommes sur les femmes, de leur emprise, de l’ampleur du phénomène, érigé en système où tout le monde est complice. Le sujet est fondamental, j’y attache une très grande importance dans ce festival.

Tout ce qui est dévoilé libère la parole de toutes les femmes, ces femmes courageuses qui se font une autre vie, qui ont le courage d’affronter les médias et les réseaux sociaux, qui deviennent plus fortes. Mettre l’accent sur ça, en pleine actualité judiciaire, me donne raison d’avoir pris comme axe cette année Voix libres, voix libérées. Aussi importantes cette année, les voix interdites, comme celles des Afghanes qui n’ont plus le droit de parler ni de chanter en public, ou celles des Iraniennes qui se révoltent, comme dans le livre Badjens de Delphine Minoui. N’oublions pas qu’il y a un an, Masha Amini mourrait pour un voile mal placé. Enfin, la voix de l’humour libre, souvent bâillonnée, représentée cette année par la journaliste et humoriste Charline Vanhoenacker.

Et du côté des hommes ?

De nombreux invités aussi ! Notre président Magyd Cherfi, par exemple, un être libre qui s’exprime avec beaucoup de finesse en tant qu’immigré et en tant que français, à cheval sur deux cultures, avec une part de gaulois et une part de sarrazin. Côté liberté et humour, je citerai aussi à la revue de presse de Christophe Alévêque.

Je pense aussi à l’écrivain américain Douglas Kennedy, l’écrivain et académicien Erik Orsenna, le footballeur et écrivain Lilian Thuram, l’homme politique José Bové, sujet du film Une affaire de principe… Sans oublier deux de nos niçois préférés : l’artiste plasticien Ernest Pignon-Ernest et l’auteur et dessinateur Edmond Baudoin.

Avec la montée de l’extrême droite, la société n’a jamais été aussi difficile. On fait peur aux gens ! Alors entendre des voix qui mettent le vivre ensemble en avant, montrer la sororité des personnalités qui ont des choses importantes à dire, c’est crucial. Rappelons-nous que l’an passé, pendant notre Festival du Livre, il y a eu l’attentat du 7 octobre, alors que notre thème était Dessine-moi la paix

Edgar Morin devait également présider le Festival ?

Edgar Morin, c’est notre président de toujours et pour toujours ! Mais à 103 ans, le déplacement et la durée du salon…

Quelles sont les nouveautés de cette 37e édition ? 

La venue d’Enki Bilal, grand auteur de bande dessinée et réalisateur, est un grand honneur. Et en plus des spectacles déjà évoqués, le sujet de la laïcité, vue à travers le spectacle Le Professeur, écrit par Émilie Frèche, d’après son livre éponyme, qui évoque le drame de Samuel Paty. Dans cette pièce, des faits, pas de pathos. Cela fait froid dans le dos de constater à quel point Samuel Paty n’a pas été assez protégé lors de ses derniers jours de travail. Sa sœur, Mickaëlle Paty, sera présente. Un débat aura lieu à l’issue de la pièce, un moment intense, avec toutes les questions qui se posent : comment tout cela est ressenti pas les élèves à l’école ? Sont-ils sous influence ou pas ? C’est difficile de constater combien les professeurs d’histoire-géographie sont toujours aussi mal à l’aise d’aborder l’histoire des religions.

Trois jours pour aider le monde à s’ouvrir…  Comment comptez-vous prolonger les « effets » du Festival ?

En fait toute l’année, dans notre médiathèque, nous accueillons des personnes aux pensées nouvelles et riches. Voilà le sens du festival ! D’ailleurs, l’équipe du festival se renouvelle, on partage tous ça, cette envie, cette volonté de faire un programme intéressant, de faire venir tout le monde et de parler à tout le monde. Le Festival a 37 ans mais il est toujours aussi jeune, car dans cette actualité nous ne mettons pas que des livres. Tous les moyens d’expressions possibles coexistent. Je veux transmettre cette passion, cet engagement, et toucher les sportifs, les jeunes, les familles… Le Festival du Livre de Mouans-Sartoux doit rester un événement culturel, populaire et familial.


Parole libérée d’une présidente

Actrice, mais surtout autrice et réalisatrice, Isild Le Besco co-présidera la 37e édition du Festival du Livre de Mouans-Sartoux et y présentera son nouveau livre, son nouveau film, ainsi que son spectacle Voix libérées.

Isild Le Besco © Jowan Le Besco

Voix libres… le thème de cette 37e édition du Festival du Livre de Mouans-Sartoux doit particulièrement vous tenir à cœur ?

Isild Le Besco : C’est à la fois une immense surprise et un grand bonheur de pouvoir échanger avec ma sœur Léonor (ndlr: Léonor Graser, sociologue). Évidemment chaque occasion de partager notre parcours en public est primordiale. Et, bien sûr, le fait d’être sur scène avec Judith Chemla et Vahina Giocante, c’est tout simplement formidable. Je les admire énormément, je les connais depuis nos débuts dans le métier. Nous retrouver au sein d’une œuvre, c’est tellement formidable. Ce qui est réellement primordial, c’est que, de ce fait, nous formons une voix collective, au-delà de nos individualités. L’ego s’efface pour un enjeu commun plus important.

Qu’évoque pour vous le rôle de présidente d’un festival de cette importance, de cette résonnance ?

Vous savez, il est essentiel pour moi de distinguer ma personne de ce que je représente. Actuellement, je fais entendre une voix sincère qui évoque le parcours d’une femme ayant traversé de nombreuses épreuves, comme tant d’autres femmes, et qui émerge à peine pour avertir et partager. Comme le disait Gisèle Halimi, aucune femme n’est épargnée par la destruction causée par la maltraitance, les abus, la violence – des réalités que vivent toutes les femmes. Nous voulons transmettre ces expériences pour que les plus jeunes puissent moins en souffrir.

Le spectacle que vous allez donner en compagnie de Judith Chemla et Vahina Giocante s’intitule Voix libérées et consiste en une lecture musicale. Pouvez-vous nous rappeler les coulisses de sa création ?

J’étais chez mon éditeur Denoël, assis à son bureau, lorsqu’il m’a parlé du festival. J’ai immédiatement proposé quelque chose avec Vahina et Judith. Leur livre m’a vraiment marquée. Je les trouve d’un grand courage. Cependant, lorsque l’on me dit que je suis courageuse, je ne me perçois pas ainsi. Je fais simplement avec ce que je suis, donnant tout mon cœur et toute mon expérience. Mais quand cela vient d’une autre femme, cela me touche profondément. Nous avons échangé de nombreux messages, toutes les cinq, avec Léonor et Claire (ndlr: Claire Dupont, productrice). Léonor s’occupant de l’édition des trois textes et Claire se chargeant de la coordination. Des larmes ont encore coulé, étant donné que nous avons conservé des moments-clés du livre, extrêmement touchants. Nous avons été émues de nous lire les unes aux autres.

Votre quatrième livre, Dire vrai, est paru en mai cette année. Vous avez écrit : « Je me réveille avec cette sensation que rien ne sera pareil après« . Quatre mois plus tard, ressentez-vous toujours cela ?

Oui, je ne pensais pas que cela allait, d’une certaine manière, me valider dans mon identité, me donner de la force. Quand j’écrivais ces mots, je pensais que cela m’exposerait et me fragiliserait pour l’avenir. J’étais prête à l’accepter, car après tout, je ne pouvais pas passer à côté. Et finalement, au fil des semaines, c’est une sensation de force qui s’est peu à peu installée en moi, bien qu’il soit indéniable que les premières semaines – mai, juin, même juillet – ont été particulièrement rudes, je me suis sentie vidée, complètement vidée.

Quels sont vos projets après le festival ? En tant qu’actrice, scénariste, réalisatrice et également peintre ?

En tant qu’actrice… je ne ressens plus vraiment cela. Je pense qu’exprimer ses pensées dans ce milieu engendre un certain rejet. En ce qui me concerne. J’ai terminé un film qui me tient à cœur (ndlr : Ma famille chérie), qui sera présenté à Mouans-Sartoux, centré sur plusieurs femmes, inspiré de ma propre famille. Un film qui montre qu’il ne s’agit pas de réduire les gens à des attributs pour les juger, mais plutôt de comprendre que, au-delà de tout, le plus important est d’apprendre à aimer chacun à sa manière, chacun tel qu’il est, avec les défenses qu’il a bâties pour survivre.


Parole libre d’un président

Le parolier, chanteur et écrivain Magyd Cherfi sera présent à Mouans-Sartoux pour Longue haleine, un concert littéraire ou stand up musical, dans lequel il récite et chante sa vie, et pour l’adaptation de son roman Ma part de gaulois.

Magyd Cherfi © Polo Garat

Parolier, chanteur, écrivain et même acteur, vous êtes l’un des deux présidents d’honneur de cette édition du Festival du livre de Mouans-Sartoux. Comment voyez-vous votre rôle, surtout compte tenu du thème Voix libres ?

Magyd Cherfi : Naturellement, je porte une parole engagée, plus nuancée qu’on ne le croit. Dans tout ce que j’ai écrit, il existe une seconde lecture dans mon propos. Je suis quelqu’un qui défend des valeurs de gauche, dans une société multiculturelle, qui porte la voix des femmes notamment. Le thème Voix libres sous-entend des choses qui prennent parti, tout ne se vaut pas, vivre est un engagement, alors que certains ne s’aventurent pas plus que ça. Mais moi, fils d’algériens, j’ai vu mes parents souffrir de discriminations, ils n’ont pas eu le droit de vote, ce droit promis par la gauche qu’ils attendaient tant. Dans ce parfum de colère et d’injustice, j’ai trouvé une voix qui est l’écriture, pour dire toutes ces injustices. Je suis déjà venu à Mouans-Sartoux, ce festival qui a encore envie d’entendre des artistes qui disent des choses. D’ailleurs, chaque année, le thème pourrait être l’engagement. Quand on voit que 11 millions de personnes votent pour le Rassemblement national, je me demande ce qu’ont fait mes parents pour qu’autant de gens voit toujours l’immigré comme une menace et non comme une richesse et une chance Dans le malheur, le bouc émissaire c’est toujours l’immigré, pas l’italien ou l’ukrainien, mais le maghrébin. La peur s’est emparée des gens.

Vous allez donner votre lecture gourmande et musicale, baptisée Longue haleine, qui entremêle des extraits de vos textes, chansons et écrits littéraires ?

Mon spectacle me tient à cœur sur deux aspects : tout d’abord le sens, le sous-texte sur les discriminations, et, effectivement, la gourmandise de l’acteur qui parle de littérature, avec un humour cinglant, avec de l’émotion, de l’effroi… Je joue de toutes mes palettes de comédien et de chanteur pour le plaisir de distraire et de laisser la place au sens.

2024 c’est, entre autres, l’année de votre premier roman La vie de ma mère !, de votre première adaptation au cinéma, celle de votre récit autobiographique Ma part de Gaulois, et de votre nouvel album Le propre des ratures…

Oui c’est une année particulièrement riche mais qui a nécessité deux ou trois ans de préparation. Les dates ne sont pas prévues à l’avance, les choses émergent. Pour le clip La Femme du soldat inconnu, j’ai eu la chance de travailler avec Aurel, grand dessinateur et réalisateur de films d’animation. Afin de mener à bien toutes ces activités, il faut jongler avec le planning ! En plus de la tournée de concerts, et des lectures musicales, je suis heureux d’intervenir dans les collèges et lycées. Je ne vais pas m’embêter en 2025 !

Le Festival de Mouans-Sartoux sera effectivement l’occasion de présenter le film de Malik Chibane, basé sur mon livre Ma part de Gaulois. Je vais également participer à un Grand entretien sur le thème Une société fraternelle est-elle possible ?, en compagnie du footballeur international et auteur Lilian Thuram et de l’historien et spécialiste de l’immigration Pascal Blanchard. Pendant ces trois jours, je vais pouvoir rencontrer des gens pour lesquels j’ai le plus grand respect comme Nancy Houston, Erik Orsenna et tant d’autres…

4 au 6 octobre, centre-ville de Mouans-Sartoux. Rens : lefestivaldulivre.fr