Furia au Mas

Furia au Mas

Mass Hysteria revient par chez nous ! Alors, on s’échauffe les cervicales, et on se rend au Mas d’Hiver, le 12 octobre prochain.

Comme beaucoup d’amateurs de metal, j’ai découvert cette musique avec nos bons vieux Four Horsemen (Metallica pour les béotiens). Suivront d’autres spécimens du genre comme Motörhead ou Iron Maiden… Jusqu’à ce que je découvre Mass Hysteria. Pour l’ado que j’étais alors, ce fut une petite révolution ! On parlait alors de neo-metal, une musique aux rythmiques lourdes, qui fusionnait les genres – ici avec du rap, là avec de l’electro –, marquée par une absence notable de solos épiques et une introspection plus poussée dans les textes. De quoi réjouir les futurs chômeurs, ivres d’expériences extrêmes.

Mais Mass Hysteria, c’est bien plus que ça, bien plus qu’un phénomène générationnel… Il a su grandir avec ses fans, évoluer, passant d’un premier album aux fortes sonorités indus (Le bien-être et la paix, 1997), à leur magnum opus Matière noire (2015), signant ainsi un retour en grâce après deux albums en demi-teinte. Ici, les riffs trash se faisaient assassins, et l’on y observait une rupture dans le propos avec des textes plus engagés. Le groupe s’essaiera aussi à des sonorités plus rock, dans un album éponyme (2005) qu’une partie des fans rejettera en bloc, malgré sa grande qualité, et produira même son opus le plus violent en 2018, avec Maniac. Quand avec l’âge la plupart des groupes s’assagissent, le groupe célébrait ses 25 ans en érigeant un mur du son hérissé de barbelés ! Mass Hysteria, c’est aussi et surtout un état d’esprit, des hymnes à la tolérance et à cette folle liberté qui embrasent chacun de leurs concerts : Furia, Positif à bloc, Contraddiction, Knowledge is Power, et j’en passe…

L’an passé, la bande à Mouss Kelaï, poète urbain qui scande ses textes plus qu’il ne les chante, revenait avec Tenace, paru en deux parties. Là encore, nouvelle claque. Notamment le morceau Mass Veritas, où le groupe mêle avec succès trap et metal, ou encore le « featuring » avec Frehel, chanteuse bretonne de l’Entre-deux-guerres, pour un mashup de la chanson réaliste Où sont tous mes Amants ? Si les membres du groupe ont atteint les rives de la cinquantaine, ils ont suffisamment d’expérience et de recul sur leur carrière et leur vie pour ne jamais s’engluer dans le confort. D’ailleurs, il suffit d’avoir assisté à l’un de leurs concerts pour convenir que ce groupe est hors norme ! Pour ma part, j’en reprendrai une nouvelle dose en octobre au Mas d’Hiver…

12 oct, Le Mas d’Hiver, Puget-sur-Argens. Rens: lemas-concert.com

photo : Mass Hysteria © Audrey Wnent