01 Oct Passion clandestine
La liberté trouve toujours un chemin, quelles que soient les conditions, quelle que soit la situation. C’est d’ailleurs souvent durant les périodes les moins propices à son expression que ses partisans font montre d’une ténacité inégalable pour la conserver, ou la (re)trouver.
C’est bien de liberté dont on parle ici, dans cette pièce nommée Swing Heil. Cette expression était utilisée par les cousins des Zazous français, des jeunes entre 13 et 20 ans, amoureux de jazz aux cheveux longs, s’habillant à la mode anglo-saxonne, et refusant d’intégrer les Hitlerjugend (Jeunesses hitlériennes) durant la Deuxième Guerre Mondiale. Swing Heil, caricaturant le tristement célèbre salut nazi, Sieg Heil, était la résultante d’une répression féroce de la part du régime totalitaire et donc de Himmler, une manière pour ces quelque 100 000 swingueurs – qui furent en partie arrêtés, puis envoyés au front russe ou déportés – d’affirmer leur conscience politique et donc de s’opposer au régime hitlérien.
Dans ce seul en scène écrit par Romual Borys, l’action prend place dans le Heinze Café, un dancing désaffecté, où l’on suit Richard (Jimmy Daumas), la trentaine, revenant pour la première fois depuis 15 ans à Hambourg. Un retour sur les lieux mêmes de sa jeunesse d’où surgissent des souvenirs de ses années Swing, mais aussi de la funeste suite d’évènements imposant de choisir entre collaboration et fidélité à sa patrie, ou révolte au prix de sa vie, alors qu’on sort seulement de l’adolescence… Une ode à la liberté, à la musique comme vecteur d’éveil des consciences, à découvrir au Théâtre de la Cité à Nice.
5 oct, Théâtre de la Cité, Nice. Rens: theatredelacite.fr
photo : Swing Heil © DR