Play it loud !

Play it loud !

Make Some Noise, le petit nom du festival organisé à Cannes par C’Picaud chaque automne, annonce clairement la couleur. Pourtant, même s’il est le plus souvent fortement bruitiste, le rock c’est beaucoup plus que ça…

Alors, oui, le rock (et son cousin le metal), ça s’écoute fort. N’est-ce pas Motörhead qui indiquait sur les pochettes de ses albums la mention Play it loud ? Le rock, c’est aussi un panel infini de sentiments et de sonorités exprimés tantôt dans l’urgence, tantôt avec finesse, qui permettent de déployer toutes ses dimensions sur scène devant un public qui, il est vrai, ne demande qu’à se prendre de grosses mandales en pleine face. Mais avec amour hein… C’est d’ailleurs dans cette optique de fraternité musicale que le festival Make Some Noise aligne chaque année une sélection de groupes illustrant différentes orientations d’un genre que l’on a donné pour mort un nombre incalculable de fois.

En 2024, plusieurs formations sont en mesure de postuler au statut de tête d’affiche ! Élu « Meilleur groupe de rock en France » en 2015 par les Inrocks, J.C. Satàn est sans doute le meilleur deal conclu entre Bordeaux et Turin depuis le transfert de Zizou… Association du Français Arthur et de l’Italienne Paula, il compte aujourd’hui autant de membres que d’albums, soit 5 opus célébrant un black-garage-gospel atypique. My Own Private Alaska est lui aussi un poids lourd, tout autant qu’un ovni, car s’il fait partie de la famille des musiques extrêmes, le groupe en dynamite les codes : musiciens assis, un piano, une voix, une batterie… et pas de guitares ! Clavicule, quant à lui, est le benjamin de la bande. Avec deux albums au compteur, le quatuor rennais a pris le parti d’écarteler les structures du grunge et du punk pour y incorporer mélodies orientales, rythmes surf et progressions lancinantes.  Sans oublier de rajouter à ce trio de haute volée, iTi, qui délivre une musique électronique inspirée du rock des 60’s dans un long trip psychédélique, plus Clameurs, duo azuréen formé par Sarah Procissi (oud) et Jean-Christophe Bournine (contrebasse 5 cordes) qui ose avec détermination des entrelacs d’influences entre John Zorn, les musiques orientales, Tigran Hamasyan… et le rock, bien entendu.

26 oct, C’Picaud, Cannes. Rens: mjcpicaud.fr

photo : J.C. Satàn ©  Titouan Massé Photography