01 Oct Scènes d’automne : « un instantané de la création locale »
Il ne s’appelle plus Fête des théâtres, ni Festival de créations… Le rendez-vous annuel proposé par le pôle Nice Théâtre & Arts Vivants a changé de petit nom : rendez-vous donc du 2 au 19 octobre pour le désormais festival Scènes d’Automne.
Une chose n’a en revanche pas changé : l’objectif du festival reste toujours d’assurer la promotion, la diffusion et la visibilité de la scène théâtrale azuréenne et des lieux qui les accueillent, en allant notamment à la rencontre et à la recherche de nouveaux publics. Des publics qui, sans de tels événements, n’auraient peut-être jamais mis les pieds dans une salle de spectacles.
Master of Puppets
Hormis son patronyme modifié, l’autre nouveauté de cette « nouvelle » fête des théâtres est la volonté de définir une thématique à chaque édition. Pour ce Scènes d’automne 2024, elle portera sur le théâtre de marionnettes, avec un parrain de choix en la personne d’Ezéquiel Garcia-Romeu, marionnettiste, directeur artistique, scénographe et metteur en scène argentin. À la tête de la Cie du Théâtre de la Massue, résidente au 109, ce parrain local à la réputation internationale travaille avec l’Entre-Pont qu’il co-dirige depuis 2012. Son travail, à mi-chemin entre théâtre de marionnettes et installations plastiques, questionne les grands thèmes philosophiques (origine du Monde, montée du totalitarisme, l’évolution et la transformation des êtres dans un monde abstrait…) : on pense entre autres aux trois opus de son Petit Théâtre du Bout du Monde, ou à La Méridienne qui a ouvert la saison du Théâtre Francis-Gag en septembre.
Autour du festival
Tout au long du festival, le public sera invité à découvrir l’univers d’Ezéquiel Garcia-Romeu et celui des marionnettes au travers de rendez-vous comme cette déambulation sur la Promenade du Paillon de La Dame blanche, marionnette géante imaginée par la Cie Deraïdenz, en ouverture de festival, ce spectacle coup de cœur du parrain, Tire-toi de mon herbe, Bambi! créé par la Cie La Cour Singulière, ou encore cette table ronde sur Maurice Maeterlinck, la scène et les effigies, qu’il animera à l’Artistique en compagnie d’autres invités.
Autant de rendez-vous complétés par une vingtaine d’événements Autour du festival, qui permettront au public de découvrir toute la diversité et le dynamisme du spectacle vivant niçois et azuréen. À l’image de cette restitution de travaux d’élèves dans Jonathan Livingston le Goéland, proposée par l’association Constellation d’après l’œuvre de Richard Bach, de ces Scènes de papiers consistant en des lectures de textes contemporains par les élèves du Conservatoire de Nice, mais aussi cette exposition photo des Archives Nice Côte d’Azur, 1986-2019 : 33 ans de création sur la promenade du Paillon, qui met en lumière les programmations, équipes, troupes, acteurs et auteurs fétiches des trois directeurs qui ont précédé Muriel Mayette-Holtz à la tête du TNN : Jacques Weber, Daniel Benoin et Irina Brook.
Un jury exigeant et bienveillant
Bien entendu, le cœur du festival reste la sélection des 14 spectacles mêlant théâtre contemporain, horrifique, comédie, seule en scène, clown et danse. Présentés par 14 scènes niçoises et alentour (on aura des incursions à Saint-Laurent, Beaulieu et Le Broc), ceux-ci seront jugés par un jury présidé par Emmanuelle Lorre. Distinguée en 2022 pour son talent d’interprète et l’originalité de son seule en scène Tête-à-tête avec… Molière, la comédienne, auteure, metteuse en scène et directrice du Théâtre de la Libé passe « de l’autre côté de la barrière » et promet de présider avec « exigence et bienveillance » , pour départager ce qui constitue à ses yeux « un instantané de la création locale« .
Alors qui pour succéder aux spectacles Vieilles de Candice Gatticchi, présenté par la Cie Cacho Fio! et le Théâtre Francis-Gag, ou à Vilain, Vilain Monstre de Lucille Delbecque, proposé par la Cie Le Navire à l’Espace Magnan, respectivement Grand Prix et Prix spécial du jury, et à La Leçon de Ionesco, créé par la Cie L’Émergence au Théâtre Georges-Brassens, coup de cœur du public ?
LA SÉLECTION
Théâtre George Brassens, Saint-Laurent-du-Var | Le Minotaure d’Arthur de Crozals-Connen et Jean-Baptiste Giorni (Cie La Pánique)
Casino de Beaulieu-sur-Mer | Conférence au sommet de Robert David Mac Donald (Mademoiselle & Cie)
Théâtre de la Tour | Sand la George d’Isabelle Bouttau (Cie Jeu d’Artifices)
Théâtre L’Impertinent | Projection privée de Rémi de Vos (Cie Troop B or Not)
Théâtre L’Alphabet | Au cœur de l’océan de Sébastien Morena (Sébastien Morena Productions)
Théâtre de la Cité | Frankenstein – Le cabaret des âmes perdues, d’après Mary Shelley, adaptation Thierry Surace (Cie Miranda)
Les Arts d’Azur, Le Broc | Splendeurs et misères, d’après Balzac, adaptation Paul Platel (Théâtre des Évadés)
Centre Culturel La Providence | En finir avec la peur de Laurie Camous (Cie Camous)
Théâtre Lino Ventura | Andromaque de Jean Racine (L’Observatoire, Compagnie de Théâtre Vivant)
Théâtre de l’Eau Vive | Clôture de l’amour de Pascal Rambert
Espace Magnan | SOMA, corps vivants de Jeff Bizieau et Pascal Renault (Cie Le Sixiémètage)
Théâtre Francis-Gag | Le syndrome de l’infirmière de Céline Gorget (Cie LineUp Factory)
Théâtre Nice Saleya | Elisa and Co. de Valérie Fruchout (Cie Les Braises)
Théâtre de La Semeuse | Merlin le désenchanteur de Guillaume Ellena, Pierre Petitfrère et Frédéric Rey (Cie La Semeuse)
2 au 19 oct, lieux divers, Nice, Saint-Laurent-du-Var, Beaulieu-sur-Mer, Le Broc. Rens: theatres.nice.fr
photo : Ezéquiel Garcia-Romeu sur scène © Nathalie Sternalski