01 Oct Un parcours poétique et engagé
Actuellement en travaux, le Musée de Vence s’invite au cœur du Parc de la Conque, avec le parcours d’art interactif Le Refuge des Fées. Une exposition hors les murs déployée en plein air dans cet écrin de verdure du centre-ville, offrant un cadre idéal pour un dialogue entre art et nature.
C’est grâce à un partenariat conclu avec l’association Fées d’Hiver (Hautes-Alpes) qu’une dizaine d’artistes ont pu travailler in situ à la naissance de ce parcours sous la direction artistique d’Erik Lorré. Leurs créations, comme autant d’invitations à méditer, constituent ce Refuge des fées qui emprunte un chemin longeant le parc urbain jusqu’à la chapelle du Calvaire.
Visibles jusqu’à la fin novembre, ces propositions artistiques sensibles, nichées dans la verdure, dialoguent avec la biodiversité et/ou interrogent notre rapport au vivant. Comme Alsos, une clairière interactive créée par le duo français Scenocosme, telle une forêt fantastique, prête à s’éveiller en chanson. Ici, c’est la fréquence et l’intensité des lumières qui forment alors une composition musicale. Les deux artistes ont également réalisé Pulsations, œuvre tout aussi interactive invitant le spectateur à écouter les supposés battements de cœur d’un arbre. Peau contre écorce, l’œuvre révèle la proximité du végétal avec notre biologie intérieure. Depuis la Hongrie, l’artiste Réka Szabo propose pour sa part une fenêtre ouverte sur le Parc de Conque, celle d’un autre monde visible uniquement à travers un prisme fait de bois, alors que le français Roland Cos s’infiltre dans ce monde étrange, aux frontières du réel, avec Mission Lavande, une soucoupe volante inspirée du témoignage du provençal Maurice Masse, convaincu d’avoir aperçu un vaisseau dans son champ de lavande en 1965 ! Adoptant un ton plus engagé, les artistes tchèques Hynek Skotak et Tereza Hola Brno dénoncent quant à eux notre production de déchets plastiques à travers Le Visiteur, un paysage industriel en forme de gerbes de fleurs. Tandis que les œuvres de Kim Cao, Maurizio Perron, Véronique Matteudi et Erwan Sito questionnent notre rapport au végétal à travers des installations interactives, presque exclusivement conçues en bois, par souci esthétique et surtout écologique.
« Questionner notre relation au monde, inviter le sensible sont autant de motivations qui nous animent lorsqu’il est question d’engager un dialogue entre des habitants d’un territoire et nos pratiques artistiques. Nous vous proposons ici un parcours sensible, poétique, qui parle de vous, de nous tous, dans un engagement militant pour contribuer modestement à rendre notre monde meilleur, vivable« , explique Erik Lorré, directeur artistique de Fées d’Hiver et commissaire de l’exposition. Un parcours ouvert à tous, son aménagement ludique pouvant satisfaire petits et grands.
Jusqu’au 30 nov, Parc de la Conque, Vence. Rens: museedevence.fr
photo : Reka Szabo, la fenêtre ouverte © DR