14 Nov [Live report] Cotonete enflamme Jammin’Juan
Jammin’Juan 2024, marché professionnel assorti de concerts ouverts au grand public, a fermé ses portes après trois jours de concerts et d’échanges avec le jazz en fil rouge. On a assisté au concert de Cotonete, en clôture de l’événement.
Jammin’Juan est un lieu de rencontre pour les musiciens, tourneurs et autres programmateurs de salles et festivals, mais aussi un moment où le public peut découvrir des artistes émergents talentueux et peut même échanger avec certains que l’ont croise dans les halls du Palais des Congrès à Antibes. Une ambiance décontractée et remplie de passionnés devenue rare de nos jours.
Le final était à la hauteur de l’évènement avec Cotonete qui a clôturé avec jubilation ce rendez-vous. Aux claviers de ce « super groupe », on retrouve Florian Pellissier que l’on a l’habitude de voir dans les projets les plus passionnants du jazz hexagonal : Florian Pellissier Quintet, Aldorande, Le Deal… Il est entouré d’une belle bande de potes : Christophe Touzalin (trompette et clavier), Olivier Caron (Trombone), Farid Baha (guitare), Jean-Claude Kebaili (basse), David Georgelet (batterie). On peut d’ailleurs retrouver ce dernier dans l’excellent combo ethio-jazz, Akalé Wubé, ou dans le fascinant trio Akagera. Ne manquait que Franck Chatona (saxophone) excusé pour raison de santé.
Après Super Villains, sorti en 2019, et une collaboration avec le chanteur Di Melo sur Atemporal, sorti la même année, Cotonete est revenu cette année avec le plein d’humilité et l’album Victoire de la Musique (titre prémonitoire ?) sorti chez Heavenly Sweetness. Une nouvelle petite perle qui confirme le talent de ce groupe dans une veine jazz-funk qui se rapprocherait d’un mélange de HeadHunters, des productions des frères Mizell avec une touche de blaxploitation aux accents brésiliens. Une mixture qui explose sur scène avec des musiciens heureux de partager cet instant avec le public. L’ouverture par le thème Ainsi parlait Zarathoustra, clin d’oeil à une autre influence, Eumir Deodato, donne le ton de la montée en puissance. Ça joue terriblement bien et ça groove à tous les étages du vaisseau Cotonete. Les cuivres descendent jouer dans le public qui est invité à danser sur scène pour nous rappeler que le jazz n’est pas qu’une musique à écouter sagement assis. Une apothéose idéale pour clôturer cette nouvelle édition de Jammin’Juan, et l’espoir pour chacun de nous de revoir Cotonete. Par exemple à Jazz à Juan. Peut-être le 14 juillet, allez savoir !
photo : © Z@ius Next Movement (alias Franck Delasoul)