03 Déc Chantal Helenbeck, l’art de vivre…
Chantal Helenbeck, qui tenait une galerie à Nice, rue Dafly, avec sa sœur jumelle Brigitte, est décédée. Elle avait 68 ans.
Chantal m’avait prévenu : « Si tu dis une chose dans ta vie, c’est déjà beaucoup. » Ce petit conseil, en apparence anodin, révèle pourtant une vérité profonde. Avec le recul, je réalise que c’est sans doute la plus belle parole qu’une galeriste puisse offrir à un artiste. Sois singulier. Dis ce que tu as à dire. Car tant de voix s’élèvent, mais si peu laissent une trace. Tu parlais le langage des artistes, mais plus encore celui des marges. Derrière le masque de rigueur et d’élégance, tu étais la marge : inclassable, libre, insaisissable. Ta galerie, tous tes projets, notamment avec ta sœur jumelle Brigitte, étaient guidés par l’intuition. Comme toute personne autodidacte, tu ne faisais confiance qu’à elle. Grâce à cette intuition, vous avez multiplié les projets audacieux : invité des artistes comme Ben, Louis Cane, Noël Dolla, Hélène Delprat à peindre sur des robes haute couture, installé dans des jardins des œuvres monumentales de César, Lalanne, Warhol, ou encore soutenu les pionniers du Street Art. Ton hospitalité était légendaire. Ta vie avec Jean, les dîners que tu orchestrais, ta manière de créer des ponts entre les mondes, incarnaient ton art de vivre. Aujourd’hui, je porte en moi, ton conseil comme un talisman : trouver la chose à dire. Une seule phrase, un petit conseil, peut laisser une trace immortelle.
photo : Chantal Helenbeck © DR