03 Déc Danser pour le vivant
À la tête de la Cie (1)Promptu, la danseuse et chorégraphe Émilie Lalande, notamment passée par l’École supérieure de danse de Cannes Rosella Hightower, présente à Menton Le Carnaval des animaux.
Du plus classique des ballets (Le Lac des Cygnes de Marius Petipa) aux plus contemporaines des créations (Extinction Room – Hopeless de Sergiu Matis), les animaux ont fréquemment été sujets ou objets de pièces chorégraphiques. L’immense Martha Graham, pour ne citer qu’elle, a particulièrement exploré les champs ouverts par la métaphore animale. Dans son ouvrage Mémoire de la danse, elle indiquait notamment passer de longues heures au zoo, et disait éprouver un sentiment étrange dans ce « contact avec quelque chose de vivant qui n’était pas humain« … Aujourd’hui encore, les créateurs se réfèrent régulièrement à nos amies les bêtes, utilisant le mouvement dans ce qu’il a de plus animal, pour – paradoxalement – parler de notre humanité.
À l’image du Carnaval des animaux d’Émilie Lalande, qui, après Wood, poursuit son travail autour de la préservation du vivant. Dans un salon – peut-être celui de Camille Saint-Saëns –, six danseurs, incarnant des animaux, apparaissent tour à tour : un lion à l’allure royale, des kangourous boxeurs, un cygne au crépuscule de sa vie, un taureau tentant de fuir un toréador et un ours blanc errant sur sa banquise en train de fondre… « L’exploration de l’œuvre musicale de Saint-Saëns m’a paru être un chemin adéquat pour raconter aux enfants cet équilibre nécessaire entre les espèces« , explique la chorégraphe.
Pour créer cette fantaisie chorégraphique pétillante et virtuose, Émilie Lalande s’est aussi inspirée des Fables de La Fontaine, une manière pour elle de donner des clés de lecture à un public familial, pour ce qui constitue à la fois un voyage onirique et un état des lieux de la biodiversité animale. « Nous, les Hommes, sommes des animaux doués de culture, nous avons donc une responsabilité plus grande quant à la manière de traiter la nature, les animaux et le monde vivant. »
31 jan, Théâtre Francis Palmero, Menton. Rens: menton.fr
photo : Le Carnaval des animaux © Anais Baseilhac