03 Déc Éprise d’une farouche liberté
Il est des femmes dont la vie fut consacrée à la cause féministe et qui par leur seule détermination permirent des avancées sociales et juridiques majeures. Gisèle Halimi est de celles-là. Après un hommage national rendu en 2023, sa vie et ses combats sont explorés sur les planches, en janvier 2025, sous les traits d’Ariane Ascaride et Philippine Pierre-Brossolette.
« On ne nait pas féministe, on le devient. » Cette phrase de Gisèle Halimi, inspirée par Simone de Beauvoir, clôt le livre d’entretiens avec la journaliste Annick Cojean, publié sous le titre Une farouche Liberté en 2020. Elle expose parfaitement le projet de cet ouvrage parcourant l’existence de cette avocate, militante féministe et femme politique, au fil de ses souvenirs. Née en Tunisie à la fin des années 20, elle quitte son pays pour embrasser une carrière d’avocate en France. La suite, beaucoup la connaissent : ses combats en faveur de l’avortement, pour faire reconnaître le viol comme un crime, ou encore pour la parité hommes-femmes, feront d’elle l’une des figures féministes et anticoloniales les plus respectées de France.
« J’ai souhaité travailler sur une forme de théâtre-récit où le spectateur serait conduit par la magie mystérieuse d’une narration à la première personne du singulier portée par deux voix distinctes« , indique la metteuse en scène Léna Paugam, celles d’Ariane Ascaride et Philippine Pierre-Brossolette, qui tour à tour donnent à découvrir la multitude des visages de Gisèle Halimi : l’avocate engagée et visionnaire, la femme politique rebelle, la jeune fille, la mère, la grand-mère, l’amoureuse… « Gisèle Halimi nous porte, nous donne foi en l’humain, et peut, en ce qui me concerne, me rendre l’espoir quand celui-ci est épuisé« , souligne pour sa part Philippine Pierre-Brossolette, à l’origine de ce projet d’adaptation.
Dans cette série d’entretiens, l’avocate se raconte avec entrain et générosité, heureuse que son parcours inspire les femmes des générations à venir, tout en les mettant en garde : le combat n’est pas terminé et l’égalité entre femmes et hommes loin d’être acquise. À une époque où la question du droit des femmes à disposer de leurs corps est toujours (malheureusement) d’actualité, Gisèle Halimi reste un exemple et une source d’inspiration pour la nouvelle vague féministe, plus que jamais décidée à reprendre le flambeau et à continuer le combat.
22 jan, Salle Juliette Greco, Carros. Rens: forumcarros.com
24 jan, Le Forum Estérel Côte d’Azur, Fréjus. Rens: theatreleforum.fr
photo : Gisèle Halimi, une farouche Liberté © Thomas O’Brien