04 Déc Les jardins, joyaux de l’Orient
To be Varois or not to be Varois ? Telle n’est pas la question. Ne manquez sous aucun prétexte l’exposition exceptionnelle Jardins et palais d’Orient, conçue par l’Hôtel départemental des expositions du Var (HDE Var), en partenariat avec le Musée du Louvre. À admirer à Draguignan, du 14 décembre au 6 avril 2025.
Beaucoup en rêvent, le Var l’a fait. Le département a en effet noué un partenariat avec le Musée du Louvre pour sa nouvelle exposition hivernale Jardins et palais d’Orient – un partenariat au long cours, puisque l’établissement parisien était déjà présent au côté de l’HDE Var lors de sa toute première exposition Ulysse, voyage dans une Méditerranée de légendes en 2021. Mais cette fois, l’HDE Var va encore plus loin et accueille 250 chefs-d’œuvre, avec près de 200 issus des collections du Louvre, dont 160 de son département des Arts de l’Islam, ou encore provenant du Musée des arts asiatiques de Nice. Des trésors rarement prêtés ou exposés, donc rarement offerts aux regards du grand public.
Panneaux de céramique, tapis, peintures, vaisselle, écrans de fenêtre… Le jardin oriental est « luxe, calme et volupté », une merveille au cœur du quotidien. L’exposition-balade s’organise autour de trois séquences : la portée symbolique des jardins, lieux de vie, de repos ou de félicité éternelle au Proche-Orient ou en Égypte ancienne ; puis l’architecture depuis les grandes civilisations de l’Antiquité jusqu’au début du XIXe siècle ; enfin, un espace de réflexion sur les usages du jardin d’Orient, au centre de la poésie et des traditions littéraires.
Jardins mythiques de l’Antiquité, jardins-palais de l’Espagne médiévale, jardins impériaux de l’Iran safavide (ou séfévide, l’une des dynasties les plus marquantes de l’Iran, de 1501 à 1736), de l’Empire ottoman et de l’Inde moghole à la période moderne… Draguignan vous invite à une promenade poétique à travers tous ses jardins regorgeants de merveilles, du jardin d’Eden au jardin céleste en passant par le jardin funéraire, avec un animal emblème pour guider toute l’exposition : le paon.
Bienvenue au pairi-daeza !
Comme souvent dans les grandes expositions actuelles, la création contemporaine agit en écho, en contrepoint des œuvres anciennes. Ainsi, deux installations ont été conçues par l’artiste parisien Stéphane Thidet. Diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, cet artiste est connu pour ses travaux oniriques à base de matériaux naturels et de matière brute. Pour répondre à ces jardins, ses œuvres baptisées Traversée et Ligne de feu aborderont les enjeux environnementaux et géopolitiques, et seront, comme à son habitude, spectaculaires.
« Cette exposition se veut à la fois une synthèse des expositions importantes sur le sujet, en apportant bien sûr les fruits récents de la recherche, mais aussi une tentative d’exposer des objets peu ou pas vus jusqu’ici« , soulignent les commissaires Farhad Kazemi, conservateur du patrimoine, chargé des collections de l’Iran médiéval au département des Arts de l’Islam du musée du Louvre, et Monique Buresi, documentaliste scientifique au département des Arts de l’Islam du musée parisien.
On sait que le mot jardin, en Perse ancien, se disait pairi-daeza, et a donné le mot paradis. Alors dès le 14 décembre, à vous les paradis d’Orient… et de Paris !
14 déc 2024 au 6 avr 2025, Hôtel départemental des expositions du Var, Draguignan. Rens: hdevar.fr
photo : Panneau de revêtement à la joute poétique, Ispahan (Iran), palais de Tchehel Sutun (?), XVIIe siècle, Céramique siliceuse, décor de glaçures colorées de type cuerda seca, Paris, Musée du Louvre, département des Arts de l’Islam © 2012 Musée du Louvre, Dist. GrandPalaisRmn / Raphaël Chipault