
28 Jan Le jazz, c’est (toujours) le jeudi
Et c’est à Cannes que ça se passe ! Pour fêter leurs 10 ans d’existence, les Jeudis du Jazz doublent le plaisir en offrant quasiment deux concerts mensuels. Ce court mois de février n’échappe pas à la règle avec deux formations à l’affiche : Gauthier Toux et son projet Photons, puis François Lapeyssonnie pour son album Karst.
Si le pianiste Gauthier Toux possède une belle formation classique qui l’a conduit ensuite vers le jazz, il est tout aussi fasciné par une version plus électronique de la musique, celle plus techno qui se joue à Berlin, ou celle, plus house, que l’on entend du côté du Rex Club à Paris, sous les doigts magiques de DJ Spinna et Kerri Chandler. Une house dont il se délecte en tenant les claviers de Léon Phal sur les albums Dust to Stars et Stress Killer, ce dernier ayant la faculté de transformer les concerts de jazz en véritable dancefloor. Après l’acquisition d’un synthé Prophet 08, et avec l’aide d’un séquenceur et d’une boîte à rythme, mais aussi et surtout au travers de la solitude de la crise sanitaire, Gauthier Toux s’est décidé à explorer sa vision de la musique électronique et nous offre l’album La nuit sans l’ennui chez Komos, sous l’étiquette du groupe Photons. Avec le batteur Julien Loutelier, la basse de Samuel F’hima et la guitare de Giani Caserotto, il a trouvé les parfaits complices pour donner une vie organique à ses thèmes électroniques, auxquels vient se greffer l’instant unique de l’improvisation.
Toute cette bande de musiciens qui se mêlent aux projets des uns et des autres fait que l’on retrouvera Gauthier Toux deux fois au Théâtre Alexandre III de Cannes cet hiver ! Car il sera également aux claviers pour le concert de François Lapeyssonnie. Ce dernier, premier prix de Basse Jazz au Conservatoire de Nice, sous l’œil de Christian Pachiaudi ou François Chassagnite, revient dans le coin entouré d’une belle bande de compères avec, outre Gauthier, Zacharie Ksyk à la trompette et Antoine Paganotti à la batterie, pour présenter son nouvel opus Karst. Un casting haut de gamme qui s’amusera sur les thèmes d’un album qui lorgne parfois sur le rock-prog façon King Crimson, s’autorisant même une reprise de Road, titre issu du dernier album de Nick Drake, Pink Moon. Le tout dûment renforcé par des traitements sonores live. Deux univers singulièrement différents pour ces Jeudis du Jazz, mais toujours la certitude de pouvoir y entendre toutes les facettes du jazz actuel.
Gauthier Toux (Photons), 6 fév • François Lapeyssonnie, 20 fév. Théâtre Alexandre III, Cannes. Rens: cannes.com
photo : Photons (Giani Caserotto, Julien Loutelier, Samuel Fhima, Gauthier Toux) © Elisa Ramirez