
28 Jan Maurice Ravel en majesté
Quel bonheur, 2025 est l’année Ravel et les salles de concert vont bruisser de sa musique incomparable ! Ce sera le cas à Monaco, où, pour célébrer le 150e anniversaire de la naissance du maitre français, la saison se poursuit dans les sommets avec la venue de deux monstres sacrés de la musique classique, la pianiste Martha Argerich et le chef d’orchestre Charles Dutoit.
Au programme de cette soirée anniversaire, deux œuvres majeures pour piano, dont Le Tombeau de Couperin. Composée entre 1914 et 1917, cette pièce est un hommage de Maurice Ravel à ses amis tombés au champ de bataille pendant la 1e Guerre Mondiale. Chaque mouvement – et il y en a six : Prélude, Fugue, Forlane, Rigaudon, Menuet, Toccata – rend individuellement hommage à ces proches que la guerre aura fauchés. Dans cette suite pour orchestre, Ravel s’inspire de la musique ancienne, mais ne tombe pas dans une sorte de requiem morbide : comme dans les tombeaux du 18e siècle, la composition est à prendre dans sa définition première d’hommage ; l’atmosphère qui se dégage de l’œuvre n’a rien de funèbre, bien au contraire, elle est poétique, musicale. Deux ans plus tard, en 1919, Ravel en livrera la version orchestrale qui ne contient plus que quatre mouvements.
La deuxième œuvre de Ravel est un pur chef-d’œuvre : il s’agit du Concerto pour piano en sol majeur, que Martha Argerich a joué dans le monde entier et qu’elle maitrise avec une clarté, une précision et une tendresse – quand il le faut – absolument admirables. Le concerto alterne trois mouvements, deux très rythmés, virtuoses qui encadrent un mouvement lent d’une sérénité presque parfaite. Gageons que la longue complicité musicale entre la pianiste et son ex-mari, le chef d’orchestre Charles Dutoit, fera des merveilles.
La seconde partie du programme, comme en miroir, est consacrée à l’autre grand génie musical français du début du 20e siècle : Claude Debussy. Deux de ses œuvres seront jouées : Le Prélude à l’après-midi d’un faune, écrit en 1892, inspiré d’un poème de Mallarmé, poème qui deviendra un ballet grâce au danseur Nijinski, et La Mer, soit trois esquisses symphoniques pour orchestre, composées en 1905, qui forment une œuvre tout en touches et en lumière… Ce qui se rapproche peut-être le plus de ce que l’on nomme l’impressionnisme en musique.
9 fév, Auditorium Rainier III, Monaco. Rens: opmc.mc
photo : Martha Argerich © Adriano Heitman