26 Fév Un corps à reconstruire
Il y a des chiffres qui glacent le sang : 10 % des Français déclarent avoir été victimes de viol ou d’agressions sexuelles durant leur enfance. Après un tel traumatisme, se réapproprier son corps et sortir du silence devient une nécessité. C’est ce qu’Élodie Tampon-Lajarriette, de la Cie BAL (Arts Légers), aborde avec délicatesse dans Mon château corps.
Destinée à un public dès 8 ans, cette pièce raconte l’histoire d’une fillette qui, à la suite d’une agression, trouve en elle la force de se reconstruire. Elle se réfugie dans un monde imaginaire où son corps devient un château. Pas un palais de conte de fées, non, mais une forteresse de mots et de sensations, où chaque partie de son anatomie devient un rempart contre la douleur. La mise en scène poétique d’Élodie Tampon-Lajarriette allie danse et musique pour traduire ce dialogue intime. Les mouvements chorégraphiés évoquent à la fois la fragilité et la puissance de la résilience humaine. Inspirée par Mon corps m’appartient d’Isabelle Filliozat et Margot Fried-Filliozat, le texte signé Thierry Vincent — également en charge de la voix-off — explore avec subtilité le respect de soi, l’intimité et le consentement. Mais attention, la Cie BAL ne se contente pas de dénoncer : elle propose une voie vers l’acceptation et la réappropriation de soi. Un spectacle hommage à la jeunesse et à la force intérieure des enfants, rappelant que, comme les châteaux de sable face aux vagues, il est toujours possible de se reconstruire grâce à l’esprit et à la création.
6 mars, Théâtre de la Cité, Nice. Rens: theatredelacite.fr
photo : Mon Château-Corps © Clément Vautel