08 Oct Prélude aux festivités d’un 40e anniversaire
De l’audace, du talent et une créativité toujours bouillonnante ont contribué à forger la renommée des Ballets de Monte-Carlo qui fêtent leurs 40 ans d’existence. Le parcours sans faute de cette compagnie est lié pour l’essentiel à Jean-Christophe Maillot qui en assume, avec un égal bonheur, les qualités de chorégraphe et de directeur.
Cette saison 2025-2026 s’annonce donc plus que jamais éblouissante avec la venue du Ballet de l’Opéra National de Paris, festive avec une nouvelle version de Core Meu, et pleine de surprises à l’occasion d’une soirée de gala en juillet 2026. Les créations vont se succéder avec des Miniatures réunissant cinq chorégraphes aux différentes sensibilités, et Waku Doki signé Éric Oberdorff à la tête de la Cie Humaine. Mais l’on attend surtout Ma Bayadère, ballet emblématique revisité par Jean-Christophe Maillot : un défi à la mesure de celui qui aime surprendre en puisant dans la psychologie afin de donner toujours plus de corps à sa danse.
En attendant ce rendez-vous de fin d’année, l’Opéra de Monte-Carlo accueillera en octobre deux chorégraphes iconiques. Paul Lightfoot, qui est connu pour ses réalisations en compagnie de Sol Léon, travaillera en solo sur une nouvelle pièce pour les danseurs monégasques. Avec See you, il interroge le mouvement dans son rapport à l’autre offrant une vision très personnelle de son art, au point d’y apporter son regard sur la plupart des éléments du spectacle comme le décor, les costumes ou les lumières. Partant de l’idée que la danse est un art vivant, il considère qu’elle ne peut exister que dans les relations qui se tissent entre le chorégraphe anglais et les interprètes, chacun guidé par une volonté commune de faire éclore une œuvre. See you se déploiera sur une partition de Max Richter, ponctuée par les sonorités uniques de la voix de Kate Bush.
Herman Schmerman de William Forsythe est le second ballet sélectionné pour cette soirée. L’exigence technique des œuvres du chorégraphe américain constitue le matériau rêvé pour les plus grandes compagnies du monde. En repensant le ballet classique, il a ouvert des voies dans l’écriture du mouvement qu’il pousse parfois à l’extrême, révélant des jambes qui semblent s’étirer à l’infini ou des corps qui basculent à la limite d’un déséquilibre toujours maîtrisé. Une danse précise, infaillible, dont la virtuosité hypnotise. Une danse sur pointes, à la pointe de la modernité.
Le titre Herman Schmerman ne renvoie à aucune personne ni à aucune histoire : il est le prétexte à un moment de danse pure. Deux parties structurent la pièce : un quintette pour trois femmes et deux hommes a été initialement créé pour le New York City Ballet auquel William Forsythe a ensuite rajouté un pas de deux, créé pour son épouse. Cette seconde partie répond à une écriture très stricte mais permet aussi une liberté d’interprétation propre à la personnalité des danseurs. Son œuvre trouve en toute logique sa place dans le répertoire des Ballets de Monte-Carlo qui ont la capacité à s’adapter aux styles les plus complexes avec une aisance naturelle.
23 au 26 oct, Opéra de Monte-Carlo, Monaco. Rens: balletsdemontecarlo.com
photo: See You, Paul Lihtfoot © Alice Blangero