Le best of de la Cinémathèque

Le best of de la Cinémathèque

Moonrise Kingdom, La Baie des Anges, La Piscine, O’Brothers… Voici quelques-uns des films à l’affiche cette semaine sur la salle numérique de la Cinémathèque de Nice. Profitez-en, elle fermera définitivement ses portes le 31 mai !

« Une ultime semaine de programmation en forme de best of », nous indique la Cinémathèque. Depuis le 23 mars, l’institution niçoise propose une sélection hebdomadaire de 10 films à voir chez soi. Des œuvres patrimoines, rares, des monuments, des longs métrages plus récents… Il y en a eu littéralement pour tous les goûts. Accessible jusqu’au 31 mai, on retrouve dans ce best of les 10 films les plus plébiscités et visionnés par les internautes durant ces deux mois de programmation. Parmi eux : Moonrise Kingdom (2012), bonbon visuel du réalisateur de l’excellent A bord du Darjeeling Limited, mister Wes Anderson, le magnifique road-movie de Takeshi Kitano, L’été de Kikujiro (1999), le spécialiste de la comédie sociale made in England, Ken Loach, avec La Part des Anges (2012), les aventures surréalistes de trois prisonniers dans l’Amérique de la Grande Dépression, dans O’Brother des frères Cohen (2000), ou encore deux chefs-d’œuvre tournés dans la région, La Baie des Anges de Jacques Demy (1963) et La piscine, mythique polar psychologique et sensuel de Jacques Deray (1969), avec Alain Delon et Romy Schneider.

« Je sais les difficultés que traversent actuellement les exploitants et les distributeurs à cause du coronavirus », confiait Guillaume Poulet, directeur de la cinémathèque de Nice, à nos confrères de Télérama en avril dernier. « L’idée n’était pas de proposer des films récents, mais des films dans la continuité de la programmation habituelle de la Cinémathèque ». C’est donc tout naturellement que la Cinémathèque a mis en ligne 4 autres films tournés en partie aux Studios de la Victorine, qui ont célébré leur centenaire en 2019 : Le Mystère Picasso de Henri-Georges Clouzot (1956), Fanfan la Tulipe de Christian-Jacque (1952), Mon oncle de Jacques Tati (1958) et À propos de Nice de Jean Vigo (1930). Opération initialement destinée aux enseignants de l’agglomération et à leurs élèves, avec possibilité de télécharger les dossiers pédagogiques pour chacune des œuvres, le grand public s’est vu offert l’accès à ces 4 films de légendes. Pour profiter de cette salle numérique, il suffit de s’inscrire, les œuvres sont ensuite consultables pendant 48h après un premier visionnage !

Les initiatives de ce type se sont multipliées depuis le confinement, et se poursuivent parfois aujourd’hui encore, l’offre de cinéma en salle restant pour l’instant au point mort (cf. article Quel avenir pour les salles obscures ?, 26 mai 2020). Arte.tv ou encore la Cinémathèque Française, pour ne citer qu’eux, proposent gratuitement leurs sélections. Cette dernière a, comme son homologue azuréenne, spécialement créé une plateforme prénommée Henri, en référence à son père fondateur Henri Langlois. « Tous les soirs, à 20h30 et à cette adresse, nous vous proposerons un film parmi ceux que la Cinémathèque a restaurés au cours des vingt dernières années. Le site s’enrichira ainsi quotidiennement de merveilles, souvent rares, voire inédites, qui resteront disponibles jusqu’au retour des beaux jours, quand nos salles pourront rouvrir », indique Frédéric Bonnaud, son Directeur général. Signalons tout de même que ce dispositif s’adresse surtout aux cinéphiles hardcore, avec une collection de films d’avant-garde, des œuvres de Jean Epstein, Jacques Rozier Raoul Ruiz ou encore de la troupe Albatros, dernière en France à avoir travaillé en permanence dans son studio entre 1919 et 1929… À l’affiche du mardi 26 mai (et toujours visible) : Fièvre de Louis Delluc (1921), l’histoire du patron d’un cabaret populaire du Vieux-Port de Marseille, M. Topinelli, et de sa femme Sarah, qui voient arriver une troupe de matelots de retour d’Orient… Pointu, on vous dit !

En attendant de pouvoir réinvestir les salles obscures, profitez-en pour parfaire votre culture cinématographique, histoire de pouvoir se la raconter un peu lors de vos prochaines soirées où les mesures de distanciations sociales permettront enfin de s’adonner à de vifs débats sur l’actualité du 7e Art sans le moindre risque.