19 Fév [Vidéo] Maria Claverie-Ricard : « Rendre visible, l’invisible »
« L’ivresse du jour d’après« … C’est le slogan de la saison 2020-2021 de Théâtres en Dracénie, la saison du renouveau, du monde d’après. Mais quasiment un an, jour pour jour, après le 1er confinement, et quelques semaines après avoir fait tomber le rideau pour une seconde fois, l’ivresse a fait place à la gueule de bois.
C’est une forme de résignation et d’épuisement moral qui étreint le monde de la culture depuis quelques semaines. « Envisager l’avenir est super dur« , indique la dynamique directrice du théâtre dracénois. Face à l’incompréhension de tout un secteur envers les décisions du Gouvernement français et à l’impossibilité pour lui de pouvoir faire son travail de diffusion de la culture auprès des publics, Maria Claverie-Ricard s’est engagée depuis quelques semaines à « rendre visible, l’invisible » ; autrement dit, à montrer aux gens qui pourraient se dire que le monde de la Culture se tourne les pouces en attendant de savoir quand il pourra relancer son activité, que c’est tout le contraire.
Car cette période d’incertitude implique de nombreux chamboulements dans l’organisation du travail : reports, annulations, gestions des contrats, planning des résidences à mettre en place pour venir en soutien aux artistes (la Cie Libertivore, qui vient de sortir de résidence, aurait notamment dû présenter sa dernière création en avant-première mondiale à Draguignan, fin janvier), organisation d’ateliers et de rencontres auprès des scolaires dans le cadre de cette fameuse Éducation Artistique et Culturelle dont tout le monde parle depuis que seuls les spectacles donnés au sein d’établissements scolaires sont autorisés…
« On n’est pas dans le paraître, on est dans le faire« , indique-t-elle. Toutefois, elle et son équipe se sont donnés pour objectif de communiquer autour de ces actions : réseaux sociaux, médias, tout est bon pour montrer aux publics et aux élus (qui allouent les sacro-saintes subventions nécessaires au fonctionnement des établissements culturels conventionnés, et par écoulement la survie de nombreux artistes et compagnies) que le secteur culturel est plus que jamais actif et prêt à reprendre ses activités publiques dès que les voyants seront au vert.
Cette pandémie aura au moins eu le mérite de souligner, auprès du grand public, combien Éducation et Culture sont intimement liées… Que ce soit pour des questions d’instruction, de transmission, d’échange ; voire de solidarité, puisque l’EAC permet aujourd’hui aux artistes de vivre.
Une autre grande inquiétude pour elle concerne la reconquête du public. Rien ne dit qu’il sera au rendez-vous à la réouverture, redoute-t-elle. « On a tellement martelé depuis des mois qu’on était essentiel, alors il va falloir le prouver » en allant à leur rencontre ! Bref, les chantiers sont nombreux pour sortir par le haut de la crise, et Maria Claverie-Ricard, directrice de Théâtres en Dracénie, en évoque quelques-uns dans l’entretien à visionner ci-dessus.