Jim Morrison et les Doors

Jim Morrison et les Doors

Bien avant d’être chanteur, rendu célèbre par son tube immortel J’aime regarder les filles, Patrick Coutin était journaliste rock. Il a sorti en décembre 2020 un ouvrage sur l’un des mythes du genre…

Le rock était pour lui celui d’une génération, la sienne, celle des sixties, des années soixante ; l’ère du changement et de toutes les révolutions, musicales, politiques et mentales. Les Beatles, les Stones, Bob Dylan, les Kinks, le Jefferson Airplane formaient la bande-son de l’époque. Et aussi les Doors, avec leur charismatique chanteur Jim Morrison, beau et inquiétant, qui devint très vite, et reste toujours 50 ans après sa mort, l’une des icônes les plus emblématiques du rock.

Patrick Coutin ne sait pas encore qu’il sera chanteur et journaliste, mais la culture ou plutôt la contre-culture rock et pop l’attire inexorablement. En 1971, à 19 ans, il part au Maroc sur les traces des écrivains « beat » Jack Kerouac, William Burroughs, Allen Ginsberg, et aussi des Rolling Stones. Les pages consacrées à ce périple sont d’ailleurs parmi les meilleures du livre. Quasiment au même moment, Jim Morrison meurt à Paris…

L’époque est à la désillusion. « Il y avait eu Mai 68, les hippies, les révolteset tout était retombé, brutalement. La jeunesse était désespérée. Puis, on a pensé réussir avec le rock ce quon avait raté avec les manifs – la libération sexuelle, lanti-racisme, lanti-militarisme… Jusquau jour où Jim Morrison meurt. », écrit l’auteur.

Plus encore ou du moins tout autant que Mick Jagger, le leader des Doors avait symbolisé de 1967 à 1971, la nouvelle ère : beau, libre, rebelle, souvent ivre, ce poète, cinéaste et intellectuel en marge était un défi permanent à l’ordre établi. Tout comme son groupe les Doors, à l’originalité certaine, aussi bien influencé par le blues que par Kurt Weil : un chanteur poète, un organiste de blues et jazz formé au piano classique, un guitariste flamenco, pas de bassiste, et un batteur élève de Max Roach, compagnon de route de Charlie Parker… Comme disait un critique à l’époque : « Ce qui fait des Doors l’un des meilleurs groupes de rock, c’est qu’il n’en est pas un. » Et comme le dit Coutin, sa mort sonnera le glas d’une époque, et la fin du rêve.

Retrouvez l’odyssée exceptionnelle de ce groupe légendaire et de leur chanteur hors du commun dans ce livre excellemment écrit, bourré d’anecdotes et richement illustré. Un must pour tout amateur de rock des sixties, et pour tous ceux qui veulent revivre une période à nulle autre pareille… Peace !

Jim Morrison et les Doors
Patrick Coutin
Editions Gallimard, collection Les Indociles – Höebeke