Printemps des Arts : c’est maintenu et c’est maintenant !

Printemps des Arts : c’est maintenu et c’est maintenant !

Le Printemps des Arts de Monte-Carlo débute ce vendredi 12 mars, avec une conférence en ligne de la musicologue Corinne Schneider autour de L’école de Vienne, avant le top départ de 5 week-ends de musique classique et contemporaine… en « présentiel », mesdames et messieurs !

« Nous allons bien entendu adapter aux circonstances actuelles l’ensemble des concerts, et nous les organiserons désormais pendant les week-ends, les samedis et dimanches », indiquait Marc Monnet, directeur artistique du festival, il y a quelques semaines, alors qu’il annonçait la bonne nouvelle : le maintien du festival. C’est donc 2 à 3 concerts par jour, à raison de 2 jours par semaine (auxquels on ajoute le Lundi Pâques) et de 5 semaines de festival, qui attend le public. Ce qui nous fait près d’une vingtaine de rendez-vous, 15 concerts et 2 spectacles de théâtre musical pour être précis, sans compter les rencontres en ligne avec des musicologues réputés, chaque vendredi soir à 19h sur la plateforme Zoom. C’est bon, vous me suivez ?

Quelques changements sont toutefois intervenus depuis la présentation de cette édition 2021 que nous vous proposions en novembre dernier, notamment concernant les horaires : l’ensemble des événements se dérouleront en journée et se termineront au plus tard à 17h, laissant la possibilité au public français d’assister aux concerts et de rentrer chez lui avant le couvre-feu de 18h. Deux annulations ont également été annoncées : les concerts de l’Orchestre National de France, qui devait se produire le samedi 13 mars, et du Choeur de la Radio Lettone, le samedi suivant.

Pour rappel, le Printemps des Arts organise sa gargantuesque programmation autour de thématiques pour faciliter la lisibilité et permettre au public de constituer son propre cheminement musical. Elles sont au nombre de cinq cette année : École de Vienne, Portrait Franz Liszt, Musique Française, Le clavecin dans tous ses états et Théâtre Musical.

L’école de Vienne pour débuter

Première thématique, première servie… L’école de Vienne et ses trois VRP que sont Arnold Schönberg, Alban Berg et Anton Webern seront à l’affiche du concert d’ouverture. Sans rentrer dans les détails, que la plupart d’entre nous seront de toute façon incapables de comprendre, on parle ici de la « seconde » école de Vienne, apparue au début du 20e siècle. Elle succéda à la première, constituée de Joseph Haydn, Wolfgang Amadeus Mozart et Ludwig van Beethoven, qui posa au 18e siècle les fondements de la musique dite « classique ». Celle qui nous intéresse aujourd’hui, la seconde donc, lancée à l’initiative de Schönberg, en finira définitivement avec cette musique classique pour prôner la « Neue Musik ». Pour faire simple, le trio de compositeurs autrichiens explorera l’atonalité, le dodécaphonisme et le sérialisme, établissant ainsi un nouveau terrain de jeu pour ce qui deviendra par la suite la musique contemporaine !

Et qui de mieux que l’Ensemble Intercontemporain, fondé par Pierre Boulez en 1976, pour interpréter des œuvres du genre ? Ce dimanche 14 mars à 14h30, en ouverture du festival, quelques solistes de cet ensemble mondialement reconnu s’attaqueront à des pièces intimes de musique de chambre des trois Viennois. Autant de miniatures ciselées ouvertes sur le futur, loin de l’effet et de la virtuosité qui attiraient alors le public dans les grandes salles de concert viennoises.

Un peu plus tard, à 16h, l’Ensemble Intercontemporain au complet, dirigé par Matthias Pintscher, s’attaquera à quelques pièces pour orchestre. Il faut savoir que Schönberg avait fondé, au sortir de la 1e Guerre Mondiale, une Société d’exécutions musicales privées où il faisait jouer ses dernières œuvres, celles de ses élèves, ou les derniers « tubes » européens de l’époque. Il en profitait aussi pour imaginer de nouvelles orchestrations à des chefs-d’œuvre du patrimoine viennois, comme la transcription pour piano, harmonium et quatuor à cordes, op. 388, Rosen aus dem Süden, ou l’arrangement pour flûte, clarinette, quatuor à cordes et piano, op. 437, Kaiser Walser, de Johann Strauss, qui seront deux interprétés ce 14 mars par l’ensemble français.

La semaine prochaine, le Printemps des Arts accueillera le public au son de Franz Liszt avec les pianistes Béatrice Berrut (20 mars) et Bertrand Chamayou (21 mars), et proposera un spectacle de théâtre musical du compositeur franco-argentin Sebastian Rivas. Intitulé Snow on her lips, ce show sensuel et drôle s’installera dans le Tunnel Riva, galerie de 110 mètres creusée sous le Palais !

12 mars au 11 avril, Monaco. Programme complet sur printempsdesarts.mc

(photo Une : Ensemble Intercontemporain © Luc Hossepied)