Le temps d’une rencontre

Le temps d’une rencontre

Professeure des écoles à Nice, Valérie Démarest sort son premier roman, Le temps d’une rencontre, publiée chez L’Harmattan.

Valérie Démarest est passionnée depuis toujours par la lecture et l’écriture. Après deux années de classe préparatoire littéraire, elle poursuit son cursus universitaire en faculté de Lettres, section langues étrangères. Elle sera enseignante. Elle aurait très bien pu choisir le secondaire, en collège ou en lycée, mais le monde de l’enfance l’a toujours davantage attirée, et c’est ainsi qu’elle devient professeure des écoles. La langue française y occupe une place importante, tant à l’écrit qu’à l’oral. Elle adore guider ses élèves dans leur recherche d’idées ou la réécriture de leurs textes : « Je garde moi-même de très bons souvenirs scolaires de l’enseignement des matières littéraires et cette appétence ne m’a jamais quittée. Enfant, je dévorais déjà des livres et cherchais à comprendre comment tout était agencé à l’intérieur. Je voulais savoir ce que les écrivains essayaient de partager avec le lecteur, et comment ils s’y prenaient. La précision des mots, la puissance de la syntaxe pour mettre en valeur une idée, tout cela me passionnait. J’enviais la force des écrivains et j’admirais leur art du partage ».

La voilà qui se lance aujourd’hui en publiant un premier livre dont le sujet est d’actualité : Le temps d’une rencontre aux éditions L’Harmattan. Il est question ici d’un site de rencontre par lequel la narratrice fait la connaissance d’un homme. Lui reviennent alors les souvenirs de son premier amour, aujourd’hui disparu. Qu’attendre de cette nouvelle relation ? Valérie nous entraîne dans son univers avec humour et sensibilité, entre flashbacks et intrigues du moment.

Une nouvelle façon de vivre son altérité

C’est l’effort pour sortir du cadre que l’on peut célébrer chez cette auteure : enseignante, elle travaille aujourd’hui dans des conditions très compliquées dues à la pandémie que nous connaissons, dans une société où les liens sociaux sont « détruits » par des mesures que nous ne comprenons pas toujours. Dans son ouvrage, elle fait référence aux sites de rencontres qui deviennent peu à peu des « lieux » de rencontres très courus, tant l’époque actuelle voit les liens hommes-femmes de plus en plus difficiles à créer. Ceci, aggravé par les confinements et les fermetures de lieux propices à l’échange, donne à ce sujet toute sa pertinence. Le virtuel remplacera-t-il un jour le contact réel ?

L’humour, le recul et la féminité de Valérie Démarest donnent un traitement léger à ce sujet qui ne l’est pourtant pas vraiment. Elle a trouvé, semble-t-il, une clef pour faire partager ses doutes sur cette société virtuelle, sur cette nouvelle façon de vivre son altérité et ses relations amoureuses.

L’auteure ne donne pas de leçon à ses lecteurs, elle leur permet seulement de se reconnaître dans cette rencontre. Prendre ainsi le risque d’écrire n’est-il pas aussi une manière de se remettre en question et de se mettre en danger afin de retrouver sa foi en l’écriture et en l’humain. Une autre façon de résister à cet « après » qui ne tente guère la majorité d’entre nous. L’humour reste la meilleure façon d’y penser et de partager. C’est aussi une démarche qui l’honore comme professeure des écoles, car ce livre est un moyen de regagner la force et l’empathie nécessaires pour combattre sa frustration d’enseignante face aux impossibilités imposées par les mesures sanitaires, mais aussi pour ouvrir avec nous, une réflexion sur nos relations humaines et amoureuses et sur la manière de pouvoir les vivre… Une question posée au féminin pour cet environnement amoureux où la technologie s’invite avec plus ou moins de bonheur.