Victoire : Cédric Herrou a définitivement gagné !

Victoire : Cédric Herrou a définitivement gagné !

L’homme de la Roya était poursuivi pour avoir convoyé en 2016 environ 200 personnes sans papiers, en majorité érythréennes et soudanaises, de la frontière italienne jusqu’à son domicile, puis avoir organisé avec des associations un camp d’accueil sur un ancien centre de vacances inoccupé de la SNCF.

Condamné à une amende en première instance, puis à quatre mois de prison en appel en 2017, Cédric Herrou avait alors saisi, avec un autre militant, le Conseil constitutionnel sur le « délit de solidarité » dont il s’estimait victime. Cette démarche a abouti à une décision historique en juillet 2018, consacrant « la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national », et donc le « principe de fraternité ». Par la suite, le Parlement a dû modifier la loi pour désormais protéger des poursuites les personnes prodiguant une aide au « séjour » et à la « circulation » des migrants – non à leur « entrée » sur le territoire – si elle est apportée « sans contrepartie » et « dans un but exclusivement humanitaire ». Deux mois plus tard, la Cour de cassation annulait la condamnation de Cédric Herrou et renvoyait l’affaire à Lyon, où il était finalement relaxé le 13 mai 2020. Le parquet général de Lyon avait alors formé un pourvoi en cassation, un recours dénoncé comme un « acharnement » par l’agriculteur et ses soutiens. Cette fois, c’est bel et bien terminé. L’avocate du militant, Sabrina Goldman, avait demandé « qu’il soit ainsi reconnu de manière définitive que Cédric Herrou n’a fait qu’aider autrui et que, dans notre République, la fraternité ne peut être un délit ». C’est désormais chose faite.

Nous vivons une époque décidément paradoxale : il a fallu passer devant différentes instances de justice pour rappeler un simple principe constitutionnel : la « fraternité » qui s’est déclinée ici en « solidarité ». Cesserons-nous un jour de marcher sur la tête ? Nos dirigeants respecteront-ils les grands principes de la République ? Herrou a démontré que l’on peut faire gagner le pot de terre contre le pot de fer, avec la foi en l’Humain. Et pour les esprits chagrins qui çà et là le critique, par simple jalousie peut-être, ils auront enfin compris que son sacrifice médiatique aura servi à une vraie victoire et pas à une de ces rodomontades dont certains faux rebelles sont des habitués, reproduisant un système bien connu : de la communication, mais rien de concret. Herrou, c’est l’inverse : pas de réunions interminables, pas de fausse humilité, juste un combat pour l’Humain, pour la liberté et la fraternité, et au bout du tunnel une victoire … Enfin ! Qu’ils soient un exemple de ce que veut dire lutter pour les faux messies, mais aussi pour les faux républicains qui n’ont de la gestion humaine qu’une vision oppressive et sécuritaire. Et ils sont légion dans notre région et en France en ce moment. C’est bon la liberté, surtout en cette période où l’exception fait loi au mépris des libertés fondamentales.

(photo : Loïc Venance, AFP)