
25 Juil L’été Giacometti
Du 3 juillet au 14 novembre, la Fondation Maeght met en lumière une célèbre famille d’artistes originaire du village suisse de Stampa, les Giacometti, dont Alberto est aujourd’hui le plus connu pour ses sculptures emblématiques filiformes.
Né en 1868, c’est son père Giovanni qui inaugura une lignée familiale d’artistes qui durant plus d’un siècle perpétua cette croyance en l’art, cette volonté folle de découvrir la vérité du monde. Il fut l’un des précurseurs de la peinture moderne en Suisse. A côté des plus grands, Félix Valloton, Cuno Amiet et Ferdinand Hodler, ses talents de coloriste s’imposèrent avec une touche serrée et des aplats gorgés de lumière dans la représentation de la montagne ou de scènes familiales. La Fondation Maeght nous raconte aujourd’hui cette histoire-là qui est celle du feu et de la cendre, celle des braises qui nourrissent de nouvelles flammes pour croire en la vie. Cette aventure s’incarne dans cette famille qui, dans la peinture, la sculpture, la décoration ou l’architecture, embrasa le monde de sa passion créatrice.
Giovanni eut trois fils. Alberto, l’aîné, rayonne encore du bronze de ses sculptures émaciées, et son œuvre s’expose tout l’été à Saint-Paul de Vence comme au Forum Grimaldi de Monaco. Entre l’ombre et la lumière, le plein et le vide, il nous place au cœur de l’acte créateur – celui que Nietzsche évoquait dans La naissance de la tragédie : l’opposition fondamentale entre le principe apollinien lié à la lumière et au feu, et le principe dionysiaque sous les auspices de l’obscurité et de l’effacement. Alberto Giacometti est à la fois celui qui parle de l’origine et qui trace un autre chemin. L’homme qui marche est pétri de cendre et, tel le chien ou le chat de ses sculptures, il renifle des miettes de lumière pour continuer à vivre.
Diego, collabora quant à lui à l’œuvre d’Alberto, mais dans un souci affirmé du décoratif en intégrant la sculpture dans le mobilier. Meubles et luminaires se parent d’animaux du quotidien pour des fables légères qui illuminent le fer ou le bronze.
Le benjamin, Bruno, proche des principes du Bauhaus, se révéla être l’un des architectes suisses les plus importants de l’après-guerre et l’exposition montre plans, maquettes et photographies de ses principales réalisations.
Augusto Giacometti, le cousin de Giovanni, s’illustra dans la première moitié du XXe siècle par une peinture poussée à son paroxysme dans l’emploi de la couleur et son rapport à l’abstraction dont il fut l’un pionniers à côté de Mondrian, Malevitch ou Kandinsky. La Fondation Maeght propose ici une exposition dont l’intérêt documentaire n’oblitère jamais la force des œuvres. Leur présence, dans un large éventail de couleurs et de matières, nous accompagne pour cette passionnante saga familiale qui écrivit l’une des plus belles pages de l’art du siècle dernier.
Nuits de la Fondation
Non, ce n’est pas le retour des mythiques Nuits de la Fondation qui vous attend cet été, mais c’est tout comme ! Le désir de renouer avec la volonté d’Aimé et Marguerite Maeght de faire vivre tous les arts, a convaincu l’institution azuréenne de s’associer avec l’Hôtel Amour de Nice pour proposer une programmation de concerts : concerts intimes dans le Labyrinthe Miró de la Fondation, suivi d’une expérience festive sur la Plage de l’hôtel niçois. Le groupe d’electro-psycho-punk La Femme a inauguré le concept les 8 et 9 juillet, puis suivra Chassol, les 19 et 20 juillet. Paul Lay, pour sa part, investira le site dans le cadre du festival de Saint-Paul, le 21. La programmation, en cours de finalisation, s’étalera ensuite jusqu’au 28 août, et s’accompagnera d’ateliers, mais aussi de projections et visites en nocturne.
Jusqu’au 14 nov, Fondation Maeght, St Paul de Vence. Rens : fondation-maeght.com
(photo : vue de l’exposition © Roland Michaud, archives fondation Maeght)