Métastable… ou presque

Métastable… ou presque

La Cie Balkis Moutashar sera de passage dans la région avec De tête en cape. Un spectacle accessible dès 5 ans, dans lequel est évoqué un « art » que nous pratiquons tous : celui de la métamorphose.

Dès la petite enfance et tout au long de notre vie, nous muons, changeons, évoluons… Bambin, nous aimons nous déguiser, prendre des apparences diverses, comme une seconde peau qui nous amène à jouer et expérimenter un nouveau corps. À l’âge adulte, nous prenons différentes « postures », au gré des costumes que nous endossons et des comportements sociaux auxquels nous faisons face. Et si nous considérions cette notion de travestissement comme une extension de nous-mêmes permettant l’épanouissement de nos identités plurielles ? Incontournables atours du corps enveloppant nos gestes et nos mouvements, vêtements et costumes protègent, parent, transforment et découpent le corps, jouant avec l’anatomie comme avec les conventions sociales…

La danse implique aussi une transformation dudit corps par son mouvement même, par l’expansion qu’elle donne à lire de celui-ci. Gardant de ses années de musichall une attention particulière aux costumes de scène et à leur pouvoir de transformation corporelle, avec De tête en cape, la chorégraphe Balkis Moutashar propose à ses interprètes, Sonia Darbois et Maxime Guillon-Roi-Sans-Sac, l’addition de costumes fantasmagoriques à leurs costumes de danseurs : celui d’une grenouille, d’un ours, d’une princesse ou encore d’un superman ! Ils évoluent, expérimentent de nouvelles attitudes, de nouvelles corporéités. Un processus de métamorphose est alors enclenché, et c’est dans l’échange et par le reflet renvoyé que les danseurs se réinventent, chacun se nourrissant des gestes de l’autre pour devenir soi-même, autre : superman coassant ou princesse aux super-pouvoirs… Autant de chimères et figures surnaturelles qui se rencontrent et s’emmêlent présageant que ce processus de réinvention pourrait se prolonger à l’infini. Allégorie, transformation ou métamorphose, l’impact du temps et des expériences, à chaque instant, nous conduit à muer dans une métastabilité déguisée.

4 mars, Le Pôle, Le Revest-les-Eaux. Rens: le-pole.fr
11 mars, Théâtre de la Licorne, Cannes. Rens: cannes.com
13 mai 20h, Théâtre de Grasse. Rens: theatredegrasse.com
(photo : De tête en cape © Mirabelwhite)