Simplement humain

Simplement humain

Nous avions évoqué dans nos colonnes le recueil de poèmes Le Rêve d’Ali Tehrani. Auteur de théâtre, dont les 23 pièces ont toutes été jouées dans la région, il sort aujourd’hui son 1er roman, La tranquillité sous les regards des autres.

Cet iranien, humaniste de gauche, a toujours vécu pour le théâtre. Mais son recueil de poèmes lui a ouvert la voie de l’écriture. Lors de la signature du « bon à tirer » de son ouvrage, on lui a offert un carnet et un stylo. Il en a profité pour écrire, écrire… Écrire une histoire qui se passe dans un hôpital militaire, où une femme, médecin-chef, tombe amoureuse d’un infirmier, avec qui elle soigne un général… Il y est question du rapport au pouvoir, ici incarné par ce général que le couple sauvera. Mais il est aussi question de la condition humaine, de l’injustice et surtout du refus du pouvoir, ce fameux refus que l’on doit avoir au fond de soi pour résister. Le pouvoir est presque spirituel, il n’a pas besoin de s’exprimer par la violence, les manifestations ou d’autres choses. Le refus est personnel, il peut aider à refuser l’oppression, il peut même aider à refuser la mort.

Ali Tehrani cite son arrière-grand-mère : « Quand vous êtes fatigués et que vous avez très mal, vous hallucinez, quelqu’un vous apporte un verre de boisson, la boisson que vous aimez, comme le sirop de la mort. Mais vous devez faire semblant de la boire et au dernier instant, vous jetez la boisson dans sa figure, comme vous contournez le pouvoir. » Cela rappelle le monologue de Marlon Brando dans Apocalypse Now, quand il évoque ces 100 petits enfants vaccinés par les Américains. Ces derniers revenant le jour d’après pour surveiller s’ils n’ont pas d’infection et trouvent 100 petits bras… Image violente de ce qu’est le refus, la résistance au pouvoir. Cela nous rappelle l’Ukraine et tous les peuples qui résistent…

Histoire d’amour et huis clos, fable sociale, La tranquillité sous les regards des autres est imprégné de cette humanité dont Ali Tehrani est convaincu. D’ailleurs pour lui, écrire c’est « me rappeler que dans ce monde existent des êtres humains, qu’est-ce qu’on risque à être humain ? » Albert Camus disait : « Je ne connais qu’un seul devoir et c’est celui d’aimer et pour le reste, je dis non de toutes mes forces, car l’amour est le seul vrai sentiment. » Découvrez ce roman et venez débattre avec son auteur, le 6 mai 2022 18h, au local de Nice en commun, au 18 rue François Guisol, pour un apéro littéraire.

La tranquillité sous les regards des autres d’Ali Tehrani
Apéro littéraire : 6 mai 2022 18h, local de Nice en commun, Nice