06 Oct Femmes Pionnières… et militantes
Silva Usta est arménienne, elle a tenu pendant très longtemps une galerie alternative dans son atelier à la Conciergerie Gounod, à Nice. Elle s’est engagée depuis plusieurs années dans une nouvelle direction, où elle agit davantage en tant que plasticienne et au service de la protection du droit des femmes et contre tous les racismes ou suprématismes.
Elle présente actuellement deux expositions sur le thème des Femmes pionnières, qui s’adresse à des publics qui n’y sont pas nécessairement habitués, et c’est tant mieux. L’une se déroulera jusqu’au 26 janvier 2023 au Collège du Port Lympia, et permettra de faire prendre conscience aux enfants de la nécessité de défendre le droit des femmes en cette période peu brillante quant aux mœurs. L’autre, dans le même quartier, s’adresse à un plus large public par le biais d’affiches installées sur 12 panneaux extérieurs dans le Marché aux puces de Nice, sur le port Lympia. Ses œuvres sont figuratives et commémorent toutes les femmes qui ont lutté pour leurs droits afin de rappeler la nécessité de ce combat.
Sylva Usta s’est pourtant vue quelque peu bloquée par ce qu’elle appelle le « politiquement correct« . Une première fois à Villefranche-sur-Mer où, cet été, elle avait décliné cette thématique lors d’une exposition intitulée Suprématie/Exclusion. Un titre qui, semble-t-il, a choqué certaines personnes. C’est bien dommage, car au vu du résultat des élections italiennes, de l’exercice du pouvoir en Hongrie et de la montée dans tous les pays d’Europe d’idéaux ultra-conservateurs qui tentent de faire régresser le droit des femmes, cette exposition était très exactement un acte de résistance. Même si les esprits chagrins préfèrent le déni au rejet des idées totalitaires… La seconde fois est intervenue à Nice, lorsque il lui a été demandé de ne pas faire figurer le mot « avortement » associé à Simon Veil, pour l’exposition au Port Lympia. « Elle doit se retourner dans sa tombe quand on voit ce qu’il se passe aux USA : une jeune fille de 15 ans est enceinte et elle a désormais interdiction d’avorter, c’est scandaleux« , déclarera-t-elle quelques jours après, auprès d’un confrère de Nice Matin. Tout est dit.
Il est temps d’arrêter de faire un déni sur le droit des femmes à disposer de leur corps ! À croire que l’intégrisme et le fascisme pèsent sur l’éducation et la création à tel point qu’on ne veuille plus aller contre. C’est comme cela que s’installe le totalitarisme, dans le déni, le laisser faire… Alors, merci Silva, de le dire et surtout de le faire !
Jusqu’au 1er nov, Puces de Nice / Jusqu’au 26 jan 2023, Espace Culturel Niki de Saint Phalle – Collège Port Lympia, Nice. Rens: silva-usta.com