02 Nov Tremblez !
À Draguignan, l’Artothèque du Pôle culturel Chabran accueille jusqu’au 31 décembre les œuvres de Svétà Marlier imaginées autour de la thématique des Sorcières.
Artistes connus, le grand-père et l’oncle de Svétà Marlier lui ont transmis la passion de la peinture, elle qui rejoint l’École d’Art de Moscou à l’âge de 8 ans. Diplômée de l’École des Beaux-Arts et de l’École de la Cinématographie en 1998, elle décide de s’installer en France : d’abord à Paris, puis à Nice qui l’a séduite par sa beauté et sa lumière. Artiste plurielle, ses travaux ont tantôt rendu hommage au carré noir de Malevitch, tantôt exploré l’impressionnisme abstrait, ou le figuratif. Elle a par ailleurs participé au projet Ex-voto de la porte de l’Église Saint-Pierre d’Arène à Nice, à la Biennale Off à Saint-Paul-de-Vence, ou encore à la Biennale de Lyon.
Elle expose aujourd’hui au Pôle Culturel Chabran à Draguignan, où Fabrice d’Agosto Bacquart, responsable de l’Artothèque, lui a proposé de travailler sur le thème des Sorcières. Fusion singulière entre la proximité de l’événement qu’est Halloween et les violences faites aux femmes… En effet, l’imagerie de la sorcière nous rappelle que les femmes libérées, scientifiques ou soignantes ont souvent été condamnées dans le passé par les puritains chrétiens, comme lors de L’Inquisition ou du procès des Sorcières de Salem. Mais cette stigmatisation des femmes remonte à bien plus loin dans l’Histoire, avec la légende de Lilith, démon féminin de la tradition juive. À l’origine, divinité mésopotamienne, Lilith est présentée, dans les légendes juives qui se répandent au Moyen-Âge, comme la première femme d’Adam, avant Ève. Elle constitue une figure récurrente dans les rituels magico-religieux, car elle représente un danger pour les femmes enceintes et pour les enfants, que l’on protège grâce à des amulettes.
Autant d’épisodes qui font écho à la période que l’on vit, dans laquelle des femmes sont tuées en raison de leur tenue vestimentaire, pour rien, par simple régression… Dans cette exposition, Svétà Marlier pose cette question : « Saurez-vous reconnaître parmi les neuf portraits les sorcières célèbres, les femmes d’exception, celles privées de leurs droits, traquées, brûlées, les femmes fortes, indépendantes et puissantes ? »
Jusqu’au 31 déc, Artothèque – Pôle Culturel Chabran, Draguignan. Rens: culture.dracenie.com
Svéta Marlier © DR