03 Juil Indépendant et insolent !
Tel un mini festival indépendant, le label Beaucoup de Coups présente 3 groupes, à l’occasion de la sortie de leurs albums respectifs, pour deux soirées niçoises, à l’Althérax, qui sentent bon l’insolence et l’indépendance. Dans une période où la Culture recule, eux, avancent…
Beaucoup de coups est un label qui me tient à cœur. Car les protagonistes e la structure comme leurs artistes sont de vieux complices, originaires comme moi de cette partie de Nice zappée par la pseudo-culture dominante. Nice Ouest a en effet été le secteur d’où ont émergé des groupes punks comme les Mokos ou Abject qui n’ont eu droit à aucune exposition ou revival, à l’instar du collectif artistique Verbes d’Etats auquel mes deux compères participèrent avec leur groupe du moment Ultima Dance. Nous laisserons aux dominants leur mauvais goût et leur prédisposition au «révisionnisme des traditions et de la Culture» qui touche autant les pseudos élites au pouvoir que les pseudos rebelles qui s’exposent, le tout dans une connivence étrange et amnésique. Avoir été gommé de ce mesclun, tout compte fait, est une fierté ! C’est l’Altherax qui accueillera ces trois OVNI sonores. L’Altherax qui, sans pseudo combat politico-traditionnaliste, ni quémandage subventionnel, accueille des concerts et résidences de manière indépendante. Cette indépendance est tellement rare de nos jours, et c’est grâce à ce type de démarches qu’existe une scène réellement alternative, en dehors des choix obtus de l’institution ou de «ceux qui la servent». Voici en quelques lignes, et selon leurs propres mots, le propos de ces groupes qui ont choisi la liberté, l’insolence, l’indépendance hors de toute mode et de tout «réseau connecté», fournissant une alternative à cette bipolarité niçoise dominante qui oppose un underground «collaborant» et une élite «aculturée»…
Cochons de chiens
«Après Jésus de Carras, avec Dieu te regarde; nous sommes des «bad seeds» de seconde zone de Ligue1. Nous sommes transclasse, transgenre, transe tout court. Et pourtant, à quelques détails près dont je n’aurai ici, ni la place ni la cruauté d’en étatablir l’inventaire, nous sommes bien sur la Riviera où cet album se joue de guitares avec des amplis branchés trop forts. Chasse, Pêche & Musique Mortelle, nous sommes des boomers en phase avec leurs troubles. Nous sommes des paillettes sur une flaque de vomi, nous sommes vivants d’hier, nous sommes à moitié-forts, nous sommes des charcutiers du synthé, nous sommes Dieu te regarde qui va de déformations en malformations, avec un titre emprunté à Bijou mais que nous rendrons à Gainsbourg dès son retour. Avec cet humour qui ne s’aime pas, Cochons de Chiens, c’est un passé qui passe, un futur qui pousse, c’est une psychose en gueule de bois. On ne comprend pas bien ce que ça raconte mais on va dire qu’on s’en tape royalement. De toute façon, même si tu succombes aux exigences de l’algorithme Spotify (qui n’en a rien à foutre de toutes ces salades !), on sait bien que tu ne seras jamais de cette grande famille du showbizz dont tu rêvais tant qu’elle t’accorde son adoption. Quand il ne se mesure pas à la somme de ces parties ou de ce qui les dépasse, Cochons de Chiens est sur Bandcamp, et sur toutes les plateformes.»
Intérieur Cuir
«Intérieur Cuir est né en 2020 pendant le 1er confinement de l’amitié et des affinités entre Anne Favret (batterie), Patrick Manez (basse) et Olivier Marro (chant) rejoints un an plus tard par Anouck Manez (guitare, basse) et Marylou Cler (claviers). Le trio, réuni par la passion de la musique mais aussi par celle du cinéma, de la littérature et des beaux-arts qu’ils pratiquent professionnellement, posa les fondations via une vingtaine de titres en catimini, couvre-feu oblige ! Des squelettes habillés de chair par les deux jeunes femmes qui intégrèrent le groupe. «Nous avons pris ce qu’il y a de plus romantique en Europe et de plus trash en Amérique», souligne Olivier. Intérieur Cuir affiche des influences qui convoquent la vague post punk des années 80, de la cold wave britannique aux garçons modernes en France, via le rock électro belge (TC Matic, Neon Judgement) et la Neue Deutsche Welle. Leur style marqué par les boucles de la basse électrique, emprunte parfois aux stigmates de la musique digitale «en incluant des touches mélodieuses frisant l’espagnolade», souligne en riant Patrick, d’origine ibérique. Le jeu de batterie d’Anne cultive lui aussi le chaud et le froid, alternant le martial et l’influence de la batucada qu’elle étudia à ses débuts. Pour la partie texte, Olivier, partagé entre la diatribe des Stranglers et la poésie de Baschung, a tenu à équilibrer les chansons en langue française et anglaise. Pour ce concert, ils joueront les titres de leur premier album Un acteur pour la Hammer, avec un nouveau membre aux claviers, Sébastien Briand, avant de retourner en studio cet hiver pour produire leur second LP.»
Midnight Midnight
«Midnight Midnight c’est l’univers un peu étrange de quatre amis du conservatoire de Nice aux influences diverses. Le groupe a commencé en tant que duo composé de Maria (basse chant) et Théo (guitare). Ils seront rejoints par Léon (batterie) au moment de l’enregistrement d’un premier single : The Road. Inspiré au départ par la cold-wave, Midnight Midnight était désormais devenu un trio et allait prendre un autre chemin musical et visuel pour la suite. Maria retrouve un vieux caméscope et le groupe se met à documenter répétitions, enregistrements, soirées arrosées et premiers concerts. Ils s’essaieront même au cinéma amateur avec une trilogie actuellement en préparation. Cette nouvelle direction artistique s’imposera lors de l’écriture de leur premier album. Isolés dans un lieu secret et désormais rejoints par un quatrième membre : Manu (claviers), les Midnight Midnight écrivent 7 nouveaux morceaux contant des histoires de monstres, de malédictions égyptiennes et de tornades. Scenarii nanardesques, créatures de série Z et cartes postales de lieux étranges seront au rendez-vous de leur premier album Dyschromatopsie.»
Cochons de Chien + Intérieur Cuir: 14 juil / Midnight Midnight: 15 juil. L’Altherax, Nice. Rens : beaucoupdecoups.bandcamp.com