30 Jan Manifeste pour la vie
« Sol Invictus sera lumineux, généreux et universel. Toujours à mi-chemin entre physicalité hip-hop et élévation classique Sol Invictus sera une déclaration d’amour, ma déclaration d’amour à la danse, à son passé, à son présent, à son avenir« , avait écrit le chorégraphe Hervé Koubi dans sa note d’intention. Après avoir assisté à sa représentation à Monaco en décembre, et quelques semaines avant son passage à Vallauris, on ne peut qu’approuver.
Hervé Koubi est parvenu à créer un mix entre danse urbaine, danse contemporaine, acrobatie et tradition. Ce trouble temporel se mêle à la diversité des danseurs présents, originaires d’Europe, d’Asie, d’Afrique du Nord, du Brésil, des États-Unis, et à une création musicale de Mikael Karlsson et Maxime Bodson, dans laquelle s’intègrent des œuvres de Steve Reich et Beethoven. Parmi les artistes, un danseur unijambiste, beau comme un Dieu, alterne travail au sol et aérien, et donne envie de bouger, de voler, d’être ensemble et de danser… La scénographie minimaliste repose sur une sorte de couverture de survie dorée qui se déploie sur scène et devient un décor « magique » que manipulent les danseurs. Tout ceci donne un ballet d’une générosité et d’une audace rares.
À l’issue de la représentation, j’ai repris conscience de mon propre corps et j’ai été gagné par l’envie de le mouvoir avec joie… Comme une régénération, ce ballet d’Hervé Koubi est un don, une invitation… Qu’il en soit remercié. J’ai eu le privilège d’échanger avec le chorégraphe et son « confrère » Jean-Christophe Maillot, qui programmait le spectacle et n’a jamais craint les véritables innovateurs. « Nous parlons de la même chose, mais avec des mots différents« , estime Hervé Koubi. Et le chorégraphe des Ballets de Monte-Carlo de poursuivre : « La danse peut devenir une éthique sociale« . Ces deux hommes auront guidé leur vie dans une éthique de métissage, de partage et d’innovation, ignorant la doxa du milieu de la danse plein d’a priori castrateurs et conservateurs. Le premier, avec son rêve de mêler contemporain et classique, le second, avec celui de faire cohabiter danse ethnique, populaire, urbaine et contemporaine. La période actuelle, où violence, racisme et sexisme menacent toujours plus, a besoin de créateurs comme eux, pour lutter contre cet enfer qui se dessine.
13 avr, Le Minotaure, Vallauris – Rens : FB LeMinotaure06 – cie-koubi.fr
photo: Sol Invictus © Nathalie Sternalski