Blum… Quand notre coeur fait Blum !

Blum… Quand notre coeur fait Blum !

À Châteauvallon, le samedi 25 mai sera une journée théâtrale pas comme les autres, car un évènement d’un genre inédit, multifacette et festif, l’animera de 14h à minuit ! Le dessinateur Sébastien Goetals, l’historien Nicolas Rousselier, une chorale, et les comédien.ne.s Charles Berling et Bérangère Warluzel seront là 10h durant, jusqu’au grand banquet de soirée qu’ils partageront avec le public. Explications.

Des ondes à la scène

Septembre 2022, sur France Inter démarre Léon Blum, une vie héroïque, une série en 9 épisodes, consacrée à l’homme politique français, avec l’animateur-producteur Philippe Collin pour narrateur et Charles Berling, comédien, metteur en scène et directeur de la scène nationale Châteauvallon-Liberté, dans le rôle-titre. Tandis qu’au fil des 9h d’émission émerge la personnalité humaniste et intègre de cette figure historique, Collin se prend d’admiration pour l’homme : « Je crois que je suis vraiment tombé amoureux de Blum« . La série est un succès. Envie de prolonger l’aventure. Il demande à Berling s’il est « possible et pertinent de faire du théâtre avec cette proposition« . Collin, Berling, et Violaine Ballet, conceptrice-créatrice sonore, et réalisatrice des podcasts de Collin, réadaptent l’émission qui devient « un évènement théâtral participatif« . 

Juin 2023. Première en public pour le Printemps des Comédiens, à Montpellier. Berling analyse : « Aujourd’hui, il faut se poser la question de comment peut-on mieux faire participer les gens… C’est une façon de casser les hiérarchies entre l’artiste et le public… Un mélange entre de la radio et du théâtre : on partage la culture, la narration, les idées. On mange, on danse, on débat et on s’interroge pendant 10h. On prend le temps de se rencontrer et on fait vivre ensemble la pièce de manière unique« . Et faire revivre Léon Blum, homme unique. 

Un intellectuel moderne…

Intellectuel et lucide à la trajectoire sans faille. Né dans une famille d’origine alsacienne en 1872 à Paris, il grandit au sein d’une famille juive de petits entrepreneurs sans se réclamer des « milieux qui se qualifient d’Israélites, profondément socialisés à la culture dominante« . Droit à la Sorbonne. Mais tôt, il précise son amour des livres, de l’écriture, et rêve de devenir un grand écrivain. Il admire Georges Stendhal, le courage de ses héros, et l’écrivain-député Maurice Barres, maître à penser pour beaucoup de sa génération. En parallèle de sa carrière de juriste au Conseil d’État, Blum publie plusieurs ouvrages, dont Du mariage (1907), essai retentissant de modernité qui soutient une sexualité harmonieuse dans le couple, y compris les jeunes hommes et les jeunes femmes avant mariage. Blum se place naturellement dans une démarche d’assimilation républicaine tout en restant « un jeune juif attentif à respecter les femmes qui veillent sur lui« , et déjà dans sa ligne de mire, l’objectif d’améliorer concrètement les conditions de vie du genre humain, en tout : avortement, lutte pour de meilleures conditions de travail ou augmentation des salaires. Un puissant désir de justice anime le dandy danseur, élancé et bien mis qui foule les salons mondains. 

…et un politicien du mieux-être

La politique est encore loin de ses préoccupations, préférant se consacrer à La Revue Blanche fondée en 1891, où il tient la Chronique des Livres. Une rencontre décisive avec Jaurès influencera le socialisme de Blum, et décide de son engagement pour Dreyfus en l’éloignant de Barrès qui dira : « Je n’ai pas besoin qu’on me dise pourquoi Dreyfus a trahi… Que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race« . En 1905, adhésion à la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO). En 1919, Blum est élu député. Montée inquiétante du fascisme en Europe dans les années 30. Alliance des communistes et des radicaux pour un Front Populaire, qui remporte les législatives de 1936. Charles Trénet chante Y’a d’la joie, en phase avec celle de vivre du moment. Léon Blum est nommé Président du Conseil. Dans la foulée : semaine de 40h, congés payés, accords collectifs… On danse, on rêve, on s’aime. Flonflons et guinguettes. Dans le film La belle équipe, Jean Gabin chante Quand on s’promène au bord de l’eau

Mais l’embellie radieuse est brève, Blum démissionne en 1937. Et Damia chante Tout fout l’camp en 1939. À nouveau l’antisémitisme. Sur ordre de Vichy, Blum est arrêté en septembre 1940 puis détenu dans une villa à l’écart de Buchenwald. La suite ? Pour la connaitre, Philippe Collin et Charles Berling vous attendent à Châteauvallon-Liberté pour chanter – mais pas que – Tout va très bien, Madame la marquise.

25 mai, Châteauvallon, Ollioules. Rens: chateauvallon-liberte.fr

photo : © Vincent Berenger – Châteauvallon-Liberté, scène nationale

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