« Le monde l’ayant déçu, il s’en était bâti un »

« Le monde l’ayant déçu, il s’en était bâti un »

Cette citation de Jedediah Leland dans le mythique film Citizen Kane illustre parfaitement le concept de la nouvelle exposition du Centre d’art contemporain de Châteauvert, fruit de la collaboration entre les artistes Côme Di Meglio, Eve Pietruschi et Javiera Tejerina-Risso.

L’exposition est imaginée en regard des mutations que connaît notre société et en écho au travail des trois artistes qui ont participé à une résidence de création sur le site de Châteauvert, en Provence Verte. Originaires d’horizons différents, ils ont en commun la création d’œuvres directement liées à la crise climatique et aux évolutions inhérentes à la modernité et la technologie. Ils proposent des solutions certes utopiques, mais qui inspirent un mieux-vivre ensemble. 

Côme Di Meglio, diplômé de l’École nationale supérieure des Arts Déco de Paris en 2014, est actuellement en résidence aux Ateliers de la Ville de Marseille. Il crée des installations, des œuvres architecturales et propose des expériences artistiques singulières. Lauréat du prix Ruinart en 2021, il fut notamment récompensé pour la dimension écologique de sa démarche. C’est aussi le cas d’Eve Pietruschi, qui réfléchit à la question de l’échange, de la transmission concernant notre rapport au vivant et à notre environnement. L’artiste photographie des paysages en friches, des serres abandonnées, des récoltes de fossiles, des cueillettes de végétaux… le tout constituant de précieuses archives environnementales. Javiera Tejerina-Risso est pour sa part habitée par le motif de l’océan, et la relation entre humain et nature. Son œuvre est nourrie d’un imaginaire scientifique, celui du vocabulaire et de la recherche physique – sa thèse s’intitule d’ailleurs Comment représenter le monde à travers le rythme des océans ? 

En outre, l’exposition est complétée par les recherches de l’ethnobotaniste Clarisse Le Bas, qui a développé un laboratoire olfactif en collaboration avec Eve Pietruschi. Ce projet donne lieu à des propositions de visites des environs du centre d’art, permettant d’aborder les notions de préservation des espaces naturels et de l’eau. Quant au nom de l’exposition, Regain, il renvoie à la trilogie de Jean Giono, plus précisément au dernier volet de La trilogie de Pan. Voilà pourquoi fonds de documentation et ressources littéraires sont également proposés au sein de l’exposition, sous forme de livres mis à disposition des visiteurs, ou de citations intégrées à l’installation d’Eve Pietruschi. De quoi envisager de nouvelles philosophies de travail et des modes de pensées globaux.

Jusqu’au 16 juin, Centre d’art contemporain de Châteauvert. Rens: museesetcentresdart.caprovenceverte.fr

photo : vue de l’exposition Regain, oeuvre de Javieja Tejerina-Risso © Patrick Blot