Big man

Big man

Le photographe Dominique Agius n’est ni un rebelle, ni un opportuniste, mais juste un globe-trotter qui a su surfer sur les aléas de la vie qui ne l’ont pas épargné, et qu’il a su traverser comme autant d’expériences enrichissantes… Aucune importance, le tout est dans la liberté, le partage et la créativité. Portrait.

Plus qu’un photographe, Dominique Agius est une sorte de sage qui a choisi la photographie pour transmettre cette expérience de vie, parce que pour lui l’Humain passe avant tout. Il est la preuve que l’art ne s’apprend que par l’expérimentation… Peut-être aussi parce que l’Art, c’est une manière de Vivre ! Je le connais depuis un certain nombre d’années, du temps où il faisait de la musique sous l’alias de Big B., surnom qui décrivait gentiment ses rondeurs bienveillantes et son amour de la vie avec un cœur gros comme ça. 

Un périple comme une quête

C’est en 1984 qu’il découvre le Hip Hop et crée son premier groupe. Il fera quelques concerts, dont un, à l’Institut du Monde Arabe avec NTM, au début des années 90. C’est à ce moment qu’il achète son premier appareil photo. Il passe péniblement son bac et travaille un peu, avant de reprendre ses études aux Beaux-Arts de Toulon. Vie de bohème, super expériences, enrichissement culturel, mais il ne passera pas le DNAP, car le directeur de l’école, avec qui il avait « du mal à communiquer« , ne l’a pas présenté. Il n’obtiendra qu’un CEAP (Certificat d’Études en Arts Plastiques). Parallèlement, il fait des allers-retours réguliers dans les Hauts de Cagnes pour enregistrer des maquettes avec François Barucco. Après quelques temps passés en Suisse, où il a suivi sa compagne, il part en 1997 pour l’Amérique Latine, au Bélize, pour 7 ans. Il y achète un terrain dans la jungle avec des associés pour y construire un hôtel-bar-restaurant ; une aventure assez « roots » au départ, sans eau ni électricité. Il cumule aussi les jobs pour arrondir les fins de mois : food & beverage manager, construction pour des « expats », interprète pour des guides et cuisinier. Dominique est un sacré débrouillard, curieux et pragmatique ! Dans le même temps, il rencontre Yvan Duran avec qui il travaille pour son label Stone Tree Records. Il participe alors à l’enregistrement de plusieurs albums sous son pseudo Big B. dont celui de Leroy Young, et trouve le temps d’organiser des répétitions pour certains groupes du label en vue de tournées. Après la revente de l’hôtel et deux ouragans, retour en France avec deux enfants dans les valises. Années galère… Dominique enchaîne les jobs qui ne lui conviennent pas, et se sépare de sa compagne. Il squatte à droite à gauche, et en 2010, trouve la force créative pour lancer l’agence artistique Big-Buzz Productions. Une aventure qui durera 3 ans, et durant laquelle il manage et produit Babason, avec qui il sort un album et fait une tournée, et continue à jouer lui-même dans divers groupes dont Los Pescados Unidos

La photo, la paix…

EN 2013, il crée DA-Focus, auto-entreprise photographique, et le Studio photo 402. Il met tout dans cette aventure, et parvient rapidement à vivoter de cette activité. En parallèle, il donne des cours d’infographie à l’Université Internationale de Monaco. Depuis, il travaille avec 6 ou 7 écoles dont l’EMAP de Menton (cours du soir) ou encore Sciences Po, autour de l’image abordée par le biais des sciences sociales, humaines et politiques. Il propose des formations au studio pour des photographes débutants et professionnels, mais aussi des conférences, a déjà publié plusieurs livres, expose régulièrement en France et à l’étranger, et s’est vu décerner de nombreux prix. En 2015, il débute aussi une collaboration avec Nice Matin qui lui permet d’appréhender un aspect très différent de la photographie, et deux ans plus tard, devient ambassadeur France pour Samyang (optiques haut de gamme) et Phottix (matériel de studio photo). Des partenariats toujours en cours aujourd’hui. Il a tenté 3 fois de devenir formateur (DataDock, Caliopi…), mais sans succès ; impossible quand on est indépendant et peu à l’aise avec l’administratif…En juin, il sortira un manuel de lumière pour le portrait en studio, aux éditions Eyrolles. Une consécration pour cet expérimentateur de qualité et photographe exceptionnel, passionné par la transmission. Il serait grand temps qu’il s’occupe aussi de ses images ! Car ses 75 expositions depuis 2015, ses 25 prix et reconnaissances, ses 12 livres et ses 45 publications diverses lui permettront d’enfin croire qu’il a trouvé sa voie.

Rens : da-focus.com 

photo : Dominique Agius © MAF Regards