À Nice, le jazz est bien là !

À Nice, le jazz est bien là !

Le désormais Nice Jazz Fest, que l’on a un temps cru « menacé » à cause des JO, aura bien lieu en 2024, mais en août. Une édition 2024 en forme de retour aux sources, ramassée sur quatre soirs, avec une affiche toujours aussi ambitieuse.

Comme l’an dernier, le festival se raccourcit d’une journée en se concentrant autour de quatre soirées, tout comme son nom, qui conserve le même acronyme (NJF) mais devient Nice Jazz Fest, conservant au passage le mot « jazz » et sa programmation au Théâtre de Verdure et sur la Place Masséna. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Les changements les plus marquants sont ailleurs : une jauge revue à la hausse, une configuration différente et une position sur le calendrier dans la seconde partie du mois d’août.

Le jazz maintient sa tradition à Nice et va continuer à briller sur la scène du Théâtre de Verdure. Le guitariste helvète Louis Matute aura l’honneur d’ouvrir cette nouvelle édition avec son jazz teinté de couleurs latines qu’il a imaginé aux côtés de Léon Phal dans son dernier album. Pour la suite, la première petite perle à ne pas rater est le trio Thee Sacred Souls signée chez l’excellent label Penrose de la galaxie Daptone. L’immense roi de l’éthio-jazz Mulatu Astatké aurait fait un parfait final pour cette première journée au Verdure, mais a dû finalement laisser sa place à Isaiah Collier & the Chosen Few

Le lendemain, on pourra découvrir la voix de Stella Cole et Alfredo Rodriguez qui rejoint la longue liste des pianistes virtuoses cubains. Mais on attend surtout le saxophoniste Kenny Garrett et son souffle mystique qui a la magie de nous transformer systématiquement en Happy People

Place le jeudi au batteur Arnaud Dolmen qui présentera en avant-première son projet Vitygroove, suivi de Theo Croker. Cette fois, il sera enfin présent à Nice avec sa propre musique et non en tant que guest. Quant au vénérable jamaïcain Monty Alexander, il prouve avec son dernier album Dday qu’il est un pianiste magnifique. 

Le dernier soir, Kareen Guiock Thuram rendra hommage à Nina Simone, avant que Léon Phal nous fasse danser sur du jazz. Et quoi de mieux que de finir avec la Nouvelle-Orléans, berceau d’une grande partie de toute cette culture, avec l’un de ses dignes représentants en la personne de Jon Cleary.

Entre deux scènes, notre cœur balance…

La scène Masséna traditionnellement dédiée aux musiques cousines du jazz – parfois très éloignées – trouve cette année une certaine cohérence. C’est le duo Wasia Project (en remplacement de Yannis & The Yaw initialement à l’affiche) qui, tout comme nous, découvrira cette nouvelle scène Masséna, avant que Dabeull et ses sonorités funk 80 commence à faire danser le parterre. La soirée s’achèvera avec Nas, véritable légende du hip-hop, qui possède un vrai flow, une belle plume et une culture musicale transmise par son père Olu Dara, trompettiste aux traditions de jazz et de blues bien ancrées. 

Pour poursuivre, le retour de Jordan Rakei, avec son dernier album The Loop, est une très bonne nouvelle, tout comme l’idée de pouvoir enfin découvrir Omah Lay, avant que Jungle transforme la nuit de Masséna en dancefloor. 

Le lendemain, en dépit de l’ouverture par Julien Granel et d’un final de Phoenix, c’est bien la voix sublime de Sampha que l’on a hâte de découvrir en live. 

L’attente est tout aussi forte pour Rejjie Snow. Le MC irlandais a signé deux premiers opus magnifiques avec Dear Annie et Baw baw Black Sheep, clins d’œil à un âge d’or du hip-hop que les fans reconnaitront et dans lequel on retrouvait le regretté MF Doom. Yamê, qui explose les compteurs de streams, et le brass band percussif Meute, promettent un final en fanfare.

20 au 23 aoû, Théâtre de Verdure & Place Masséna. Rens: nicejazzfest.fr

photo : Nice Jazz Festival 2023 © Ville de Nice – David Nouy