21 Juil Sublime Kinga Głyk
C’est dans la petite commune d’Opio que se déroule depuis près d’une décennie le festival Jazz Up sous les Oliviers, dont la programmation est chaque année aussi intéressante que son cadre est charmant. Après une première soirée en compagnie de Jeanne Michard, et avant Malted Milk, la jeune Kinga Głyk viendra faire ses gammes quelques jours avant son passage en clôture de Jazz à Marciac.
Pour ceux qui auraient manqué un épisode, Kinga Głyk est une bassiste polonaise virtuose. Elle démarre la pratique de son instrument à 11 ans et rejoint le groupe de son père percussionniste l’année suivante. C’est avec lui, et accompagnée de son frère à la batterie, qu’elle donne ses premiers concerts. Elle se fait notamment connaître grâce à sa reprise de Tears in Heaven d’Éric Clapton qui alerte « la bassosphère » internationale de son talent. Son 5e album, fraîchement sorti, s’intitule Real Life et mélange toutes les influences de la jeune musicienne, allant des lignes de Jaco Pastorius au groove de Marcus Miller en passant par les mélodies tordues de jazz moderne que l’on peut entendre sur Black Market ou encore Bitches Brew. Un véritable album de jazz fusion sur lequel on découvre une composition originale avec deux claviéristes (Michal Jakubczak et Patel Tomaszewski) ainsi que Hailey Niswanger au saxophone et Nicolas Viccaro à la batterie. En dépit du côté éclectique qui définit le jazz fusion, les mélodies pétillantes et riches en nuances de la jeune artiste nous guident dans son univers, avec une approche moderne de la culture jazz. Celle qu’elle connaît si bien et pratique en marchant dans les pas du groove de ses idoles, de Jaco à Marcus en passant par Stanley Clarke. Technique irréprochable certes, mais surtout de bon goût ! On reconnaît la virtuosité de Kinga sans avoir l’impression d’assister à une masterclass ; bien au contraire, puisqu’on se prend en pleine face une vague d’émotions que répercute le son grave et puissant de son instrument.
1er au 3 aout, Amphithéâtre d’Opio. Rens: jazzup06.org
photo : Kinga Głyk © Peter Honnemann