Gérard Serée, « poète plastique »

Gérard Serée, « poète plastique »

Gérard Serée est un créateur atypique, libertaire, libre et opiniâtre. Il a travaillé sur plus d’une centaine de livres d’art, accompagnant ainsi les poèmes de ceux qu’il aime…

Ce plasticien, qui dit ne pas trouver les mots, les aime tellement pourtant. À tel point qu’il a approfondi sa connaissance de la gravure jusqu’à acquérir une presse à taille-douce afin de pouvoir réaliser ces livres à sa guise… « Chaque fois mes livres naissent d’une rencontre, que ce soit par leur lecture ou par la connivence de nos échanges. J’ai toujours plaisir à faire dialoguer mes œuvres avec des textes d’auteurs qui deviennent rapidement des amis« . Il aime aussi rappeler une phrase de Paul Valery : « Ce qui rapproche l’écriture de la gravure fait du poète et du graveur des frères du blanc et noir« .

Pourtant la couleur fait partie de l’univers de Gérard Serée autant que le volume, lui qui sculpte et peint. À la Chapelle des pénitents blancs à Vence, c’est la peinture, la couleur qui jaillira dans l’exposition L’escargot sans bruit rampe et bave. Parce cet artiste est comme un moineau, on ne peut le mettre en cage sous peine de le faire disparaître. Il n’est pas formaté, il est libre. C’est un « poète plastique », ses toiles sont à lire en toute liberté, sans présupposé, comme des poèmes… Nul besoin d’être critique d’art pour partager sa poésie picturale, juste rester ouvert, ressentir sans analyser, laisser aller pour être touché par la grâce poétique. Le titre de son exposition résonne pour moi comme la phrase que prononce Marlon Brando dans Apocalypse Now : « l’escargot rampe sur le fil du rasoir sans jamais se couper« … C’est peut-être comme son art, toujours sur le fil du rasoir, sans jamais se tarir.

5 au 21 oct (vernissage 5 oct 12h), Chapelle des Pénitents Blancs, Vence. Rens: FB 06140VenceCultures

photo : Grande toile, Gérard Serée, 2024 © DR