01 Oct Repose en paix Stéphane
Stéphane Benguigui nous a quittés. Il était toujours un « gamin » de mon quartier, même s’il est décédé à une cinquantaine d’années.
Le rock niçois a perdu bien des musiciens, « mourir à 30 ans » était un objectif pour une partie de la jeunesse que j’ai connue… À l’époque, beaucoup ont joué avec la mort, pensant qu’il n’y aurait No Fun No Future. Une génération qui a fait la « grimace » pour choquer afin de dire : arrêtez votre machine qui tue la vie pour le profit. Comme disait John Lydon : »leur religion, l’argent« .
Le monde du rock était à son enterrement et son père musicien déjà lourdement frappé par les décès de proches, nous a donné une leçon : « Il est heureux de vous voir tous« … Avec humour, il a rappelé que son fils ne buvait pas du cognac, mais de la vodka. Stéphane était lui aussi un musicien de grand talent, bassiste, batteur, guitariste… Originaire de ce quartier maudit, dont on n’a jamais voulu parler, mais d’où sont issus de nombreux musiciens et artistes : le 06200. Il avait commencé à connaître très jeune le monde de la musique, il allait voir Les Mokos dans leur local, groupe phare de la vague punk dont Barney Willem (saxo de Miles Davis) avait pris le management. Les Mokos jouant eux-mêmes dans le local de leurs « aînés » : Karoline, où œuvrait Daniel Aprosio et Jeff Taffini entre autres… Un lieu situé sous la cellule du parti communiste de Carras. Eric Antolinos bassiste des Mokos nous a rappelé les aventures qu’il a vécues avec Stéphane : Taupe Film avec Richard Prompt, Baldu, Karine, Bernard Segard… Mais aussi Les Sirènes, Tekilla Pop avec Jean-Marc Mannucci, Nick Prisu… Fred Martinez nous a remémoré les Waverly’s qui lui ont permis de jouer avec Stéphane. Tous ces groupes portant des noms d’immeubles du 06200… Eh oui.
Stéph a également travaillé avec beaucoup de créateurs comme Robert Amiach, Daniel Marsala, Erik et Thierry Fostinelli, Camille Bazbaz. Mais aussi comme « side man de luxe ». Il a accompagné nombre de chanteuses, chanteurs et musiciens en tous genres, dont Arthur H. Multi instrumentiste, je l’avais connu dans le premier groupe qu’il avait fondé avec Antoine Todaro : Les Araignées. Claire Deval en fit récemment son musicien pour des concerts mythiques de Shamalove, grande sœur bienveillante qui tenta de le préserver…
Stéphane Benguigui, notre « gamin » n’est plus, mais j’espère que ce papier fera sa promo au Paradis des musiciens où il a rejoint nombre de nos amis. Fofo, si tu me lis, accueille-le en hurlant des vannes douteuses, ça lui permettra de se sentir comme chez lui là-haut…
Nos pensées vont vers ses proches et son père, à qui j’adresse nos condoléances, mais aussi mon respect et mon admiration pour sa dignité, sa foi et l’amour pour son fils.
photo : Stéphane Benguigui sur scène © Philippe B. – philippe-b.com