03 Déc Soirs de Fêtes !
Parmi la kyrielle de traditions relatives aux fêtes de fin d’année, il en est une un peu plus classe que les pulls immondes que je porte à chaque Réveillon pour faire plaisir à ma fille : les concerts de Noël et du Nouvel An.
Si les chants de Noël païens datent majoritairement du siècle dernier, l’association entre cette période de l’année et la musique remonte à plusieurs siècles chez nos amis catholiques. L’Évangile selon Luc évoque ainsi le chant des anges célébrant la naissance d’un petit bonhomme nommé Jésus Christ. Des chants qui se développeront plus largement dès le Moyen-âge auprès du peuple, avant que les plus prestigieux compositeurs ne viennent y mettre leur grain de sel avec des créations vocales et musicales, au départ essentiellement destinées aux Grands de ce monde. Aussi, afin de perpétuer la tradition, voici une sélection non exhaustive des concerts estampillés « spécial Fêtes de fin d’année ».
Des grands orchestres…
Longeons la Côte, au départ de Monaco… L’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo convie le Chœur 1732 et le Chœur de l’Académie Rainier III, pour interpréter des chants de noël de Haendel, Biber, Albinoni et de ce cher Jean-Sébastien Bach, en l’Église Saint-Charles de Monaco le 14 décembre.
Un « Cantor de Leipzig » que l’on retrouvera non loin de là, à l’Opéra Garnier le 21 décembre, puisque les Musiciens du Prince et le Chœur de l’Opéra de Monte-Carlo se chargeront de faire résonner l’Oratorio de Noël du compositeur allemand. Constitué de 6 cantates inspirées des textes du fameux Évangile selon Luc susmentionné, seules les trois premières seront jouées à Monaco : celles narrant la naissance du Christ, l’arrivée des bergers et leur adoration.
Nous ne connaissons encore pas le programme en détail, mais l’Opéra de Nice invite lui aussi le public à un concert de Noël, avec notamment le Chœur d’enfants de l’Opéra de Nice. Un rendez-vous ici destiné à toute la famille (dès 6 ans), qui promet « une expérience inoubliable où la musique et la féerie de Noël se rencontrent sous le prestigieux toit de l’Opéra de Nice. » L’Orchestre Philharmonique de Nice donnera ensuite un concert du Nouvel An, le 1er janvier, en forme de voyage à travers l’imaginaire musical des pays slaves : des contes horrifiques de la Vieille Russie avec la Nuit sur le Mont-Chauve de Moussorgski, à ceux moins flippants mais tout aussi fantastiques du Casse-Noisette de Tchaïkovski…
Au Palais des Festivals, l’Orchestre national de Cannes nous fera quant à lui patienter jusqu’à l’arrivée tant attendue du gros bonhomme à barbe blanche et bonnet rouge avec le ciné-concert L’étrange Noël de Monsieur Jack, autour de la brillante partition de Danny Elfman, et proposera de rejoindre Vienne pour accueillir la nouvelle année, le 1er janvier, aux côtés de la dynastie Strauss : à savoir Johann Strauss, considéré comme le premier compositeur de danses d’Europe, le padre du même nom et le frérot Josef. Un périple qui démarre à Paris, car Jacques Offenbach sera de la partie avec un florilège de Gaîté Parisienne, fameux ballet arrangé par Manuel Rosenthal pour les Ballets Russes en 1936.
À Toulon, on reste sur un registre tout aussi léger avec le programme Classical Broadway, présenté le 28 décembre au Palais Neptune. L’Orchestre de l’Opéra de Toulon, deux chanteur.euse.s lyriques (Jasmine Roy, Sinan Bertrand) et deux autres issu.e.s du Musical (Margaux Poguet, Guillaume Andrieux) y interprèteront des titres qui ont marqué l’histoire de Broadway et du cinéma (West Side Story, Follies, New York New York…), ainsi que des airs d’opéra (La Bohème, Le Barbier de Séville…). Un spectacle également programmé le 10 janvier au Carré Sainte-Maxime.
…aux petites formations
Si les grands orchestres proposent tous les ans ces rendez-vous festifs, des artistes et formations plus réduites offrent aussi de beaux moments musicaux à l’approche des Fêtes. Comme l’Ensemble baroque de Nice et le ténor Vincent Bouchot, qui convoqueront, le 13 décembre en l’Église Saint-Martin – Saint-Augustin, l’immanquable JS Bach, avec des extraits de ses cantates de Noël, ou encore Charpentier qui, presque 17 siècles après la naissance du Christ, évoquait cet événement fondateur de l’Histoire par des antiennes et des pastorales.
Toujours à Nice, du côté de la Chapelle de la Providence, la Fondation de Cessole convie les musiciens Glen Rouxel et Éric Zorgniotti pour son Grand concert de Noël, le 21 décembre. Ils proposeront un voyage musical européen à travers des chefs-d’œuvre classiques composés pour violon et violoncelle : de la douceur d’une sonate de Ravel à la vivacité des Quatre Saisons de Vivaldi, en passant par la Danse macabre de Saint-Saëns et le Nigun de Bloch…
Autre duo, celui invité par l’association Vu pas Vu (voir article page 21) : la harpiste Mutsuko Uematsu et la soprano Marie-Caroline Kfoury. Le 22 décembre au cœur de l’Église Saint-Jean-Baptiste-Le-Vœu à Nice, elles mêleront le répertoire sacré européen (Gounod, Mozart, Shubert…) à une œuvre contemporaine du maitre japonais Ryuichi Sakamoto et à des chants traditionnels (Amazing Grace, Douce Nuit…).
« On revient toujours à Bach« , disait la claveciniste Mirella Giardelli ! Preuve en sera donnée une nouvelle fois avec La Camerata Vocale et l’Orchestre Musica Antiqua Mediterranea qui interpréteront, entre autres, le chœur d’entrée de la Passion selon Saint-Jean du maitre allemand, et des extraits du Messie de Haendel. Deux des plus grands compositeurs baroques célébrés le 21 décembre à l’Église Saint-Louis de Hyères, puis le lendemain à l’Église Saint-Joseph du Pont-du-Las de Toulon, dans le cadre du 4e Festival Sacrée Musique, qui propose 18 concerts éclairés à la bougie, dans les églises du Département du Var, du 29 novembre au 22 décembre.
Renseignements et détails des dates dans l’agenda du journal
photo : Orchestre national de Cannes © Yannick Perrin