Vu pas Vu donne à voir depuis 10 ans !

Vu pas Vu donne à voir depuis 10 ans !

Cela fait une décennie que l’association niçoise Vu pas Vu s’attache à favoriser l’accès à l’art dans toute la richesse de ses expressions : conférence d’histoire de l’art, conférences-concerts, visites guidées, excursions et voyages culturels sur mesure… Cette année 2024 marque de nouvelles évolutions, mais son éthique reste toujours la même, concentrée autour des notions de rencontre, de partage et d’échange.

Il faut savoir que toute cette aventure trouve son origine dans les années 80, avec l’installation à Nice, à presque 50 ans, d’Armand Scholtès, artiste reconnu. Au départ, son fils Joël Scholtès tenait avant tout à défendre l’œuvre du paternel. Ayant trainé ses guêtres dès le plus jeune âge, dans le milieu de l’Art, il n’a pourtant pu s’empêcher de partager cette passion. Vu pas Vu était né. Il faut dire que toute sa famille s’y est mise : son épouse Marie, et depuis 2022, son fils Nicolas, soutenus par une équipe de bénévoles qui animent cette expérience originale. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire – Joël et Marie Scholtès étant mal-voyants –, le nom de cette expérience familiale, Vu pas Vu, leur est venue lors d’une visite d’exposition où l’on pouvait voir les deux côtés des toiles, laissant ainsi accessible au regard ce qui se trouvait au dos. 

L’histoire de l’art pour point de départ

Ils ont débuté en organisant des conférences d’histoire de l’art les plus conviviales possible, afin que le public puisse se rencontrer, échanger, avoir des temps de partage, avant ou après la conférence, mais également avec les intervenants. Au fil des ans se sont ajoutées différentes activités et animations, avec toujours l’art et son histoire comme ligne directrice. Tout ceci en continuant à travailler à la valorisation de l’œuvre du père, car l’association Vu pas Vu n’a pas de relation directe avec la gestion de l’œuvre d’Armand Scholtès. 

Très vite, le concept Vu pas Vu a semblé convenir à un public toujours plus large, et suffisant pour que les Scholtès puissent continuer sans rien demander, à personne, ou presque. L’association ne touche qu’une subvention très restreinte, et vit grâce à sa billetterie et ses adhérents. Cette indépendance est remarquable de nos jours, car dans l’univers culturel contemporain, le secteur public truste la « culture de création ». Un phénomène qui commence à devenir inquiétant, car si l’intervention de financements publics peut aider au développement de la Culture, il faut que cette dernière puisse aussi exister en dehors du pouvoir politique. Cette association indépendante est donc un bel exemple d’autofinancement, mais ne perd pas pour autant ses objectifs de vue…

Extensions et nouveautés

Aussi, la musique s’est naturellement imposée, il y a de cela 8 ans. Pour elle seule, pour son écoute, bien sûr, mais aussi – le plus souvent possible – en relation avec les arts, sous la forme de conférences-concerts. Des conférences qui toujours évitent le ton professoral dans le but de faire vivre les choses, et non pas simplement exposer une série de faits historiques ou d’analyses. Ce qui ne les empêche pas néanmoins de faire appel à des universitaires. Mais « on ne fait pas la leçon, on partage« , souligne Joël Scholtès.

Il y a 6 ans, l’association a lancé les excursions et voyages culturels, dans la proche région, puis dans toute la France et en Europe. Les Scholtès ont constaté une appétence certaine pour leurs propositions, mêlant culture, art, patrimoine, mais gastronomie, art de vivre… et bonne humeur. D’ailleurs, nombreux sont ceux à revenir après un premier essai. Les groupes de voyages sont plutôt restreints – pas plus de 15 personnes – et ont la possibilité de participer jusqu’à une dizaine de voyages par an.

Deux nouveaux rendez-vous ont été initiés cette saison : un café philo, animé par le philosophe Éric Bénier-Bürckel, qui démarre par une entrée en matière de 30 à 45 minutes pour cadrer le propos et lancer les échanges. De la même manière, la littérature et la poésie se sont récemment invitées, avec Lu pas Lu, club de lecture animé par Rachel Haag, rassemblant 10 à 12 personnes tous les 15 jours, et permettant à chaque participant.e de faire découvrir un ouvrage, d’en lire des passages, et d’en discuter.

Installé au 6 Rue Adolphe de Rotschild, le Palladio, salon culturel de l’association Vu pas Vu, s’installera à partir du 1er janvier 2025 au 18 Rue Pastorelli, dans un appartement de 160 m2, sur le même palier que la Galerie Scholtès. Ce qui simplifiera la vie de cette famille pionnière et passionnée d’art. Même si certains concerts ou conférences continueront de se tenir ponctuellement au Palais de l’Agriculture, sur la Promenade des Anglais.

Si les saisons culturelles de Vu pas Vu s’étendent de septembre à août, signalons que les abonnements peuvent tout de même être pris à à tout moment dans l’année. La rentrée 2025 verra d’ailleurs l’association organiser, le 5 janvier 2025, une conférence qui sera l’occasion de partager le verre de l’amitié et la galette des Rois, car son thème sera Trinquons tous ensemble. Celle-ci évoquera la représentation, non pas de la boisson, mais des buveurs dans l’art, de Bacchus jusqu’aux artistes très contemporains qui ont traité le sujet !

Détail de la programmation dans l’agenda. Rens: vupasvu.com

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