Noémie Lvovsky, cinéaste totale

Noémie Lvovsky, cinéaste totale

L’Institut Audiovisuel de Monaco et la Fondation Prince Pierre s’associent pour inviter Noémie Lvovsky, le 20 janvier au Théâtre des Variétés. La scénariste, réalisatrice et actrice y donnera une leçon de cinéma sur le thème : Paradoxe sur le comédien.

Comédienne, Noémie Lvovsky a bien failli ne jamais l’être… Elle a 15 ans lorsqu’à l’issue d’une audition, on lui dit : « Tu as l’âge d’une jeune première, mais pas le physique. » Le genre de remarque-sentence qui pourrait donner envie de tout abandonner. Heureusement son désir de cinéma est resté intact. Après des études de lettres, sa rencontre avec le critique-historien du cinéma Jean Douchet la conduira à s’orienter vers le département scénario de la Fémis (qui succédait à l’Idhec). « C’est beaucoup plus tard, raconte-t-elle, en 2000 ou 2001, et par hasard, alors que j’avais renoncé à jouer la comédie, qu’Yvan Attal, qui s’apprêtait à réaliser son premier film Ma femme est une actrice (2001) m’a proposé de jouer. Pour mon bonheur !« , détaille Jacques Kermabon, programmateur à l’Institut audiovisuel de Monaco qui animera cette rencontre, programmée en partenariat avec la Fondation Prince Pierre de Monaco

Par la suite, elle se distinguera, au-delà de ses qualités d’actrice, comme scénariste, puis plus tard comme réalisatrice. Elle cumulera même les trois fonctions lors de son 6e film, Camille redouble, qui clôt la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2012 où il remporte le prix SACD, puis renouvellera l’expérience pour Demain et tous les autres jours (2017) et La grande magie (2022), co-écrivant les scénarios avec sa complice de longue date, Florence Seyvos

C’est en 1989, que Noémie Lvovsky fait ses premiers pas de réalisatrice en finançant elle-même son premier court métrage Dis-moi oui, dis-moi non, avec à l’affiche son amie Valeria Bruni-Tedeschi. Puis, après avoir collaboré avec Arnaud Desplechin et Philippe Garrel, elle signe son premier long métrage Oublie-moi en 1994. Suivront, entre autres, Petites pour la télévision, La vie ne me fait pas peur, qui obtient le Prix Jean Vigo en 1999, et Faut que ça danse (2006). 

Dans le même temps, elle poursuit une belle carrière d’actrice, notamment dans Rois et reines (Arnaud Desplechin, 2003), Backstage (Emmanuelle Bercot, 2005), Actrices (Valeria Bruni-Tedeschi, 2006), Les beaux gosses (Riad Sattouf, 2008) L’Apollonide, souvenirs de la maison close (Bertrand Bonello, 2011), ou encore Les adieux à la reine (Benoit Jacquot, 2011), et de scénariste : elle participe aussi à l’écriture de trois films pour Valeria Bruni-Tedeschi, en plus de ses propres réalisations.

Comme le rappelle Jacques Kermadon : « Passant d’un côté à l’autre de la caméra, exerçant aussi son talent sur les planches, la réalisatrice des Sentiments (2003) est sans doute une des mieux à même de nous dire quels sens peuvent avoir des expressions comme diriger un acteur ou justesse du jeu. » Diriger et/ou être dirigée, des situations que Noémie Lvovsky a souvent expérimentées, elle qui a fait appel pour ses films à des interprètes comme Sabine Azéma, Jean-Pierre Bacri, Nathalie Baye, Isabelle Carré, Jean-Pierre Marielle, Denis Podalydes, Melvin Poupaud… Une trentaine d’années après son premier film, cette cinéaste complète continue de développer ses talents multiples et mérite amplement sa place parmi les meilleurs.

20 jan, Théâtre des Varitétés, Monaco. Rens: fondationprincepierre.mc – institut-audiovisuel.mc

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