Wunderbar ! 

Wunderbar ! 

Quel émoi ! Ce 22 janvier, annversaire de la journée franco-allemande signée en 2003 par Jacques Chirac et Gerhardt Schroeder, que les lycéens célèbrent encore à Mannheim, ville jumelée à Toulon, les plus grandes pages de l’Opéra allemand ont été interprétées au Palais Neptune.

« L’Opéra a le grand pouvoir d’éveiller les émotions…« , a dit un jour Luciano Pavarotti. Et effectivement, le public de mélomanes a salué la réussite de ce merveilleux concert. Sur scène, 66 musiciens, dont Laurence Monti, violoniste super soliste qui offrit un solo poignant autour de Strauss, Benoît Salmon, 1er violon solo, et tous les solistes (Manuel Cartigny, violoncelle, Alain Pélissier, alto, Boris Grelier, flûte, Guillaume Deshayes, hautbois, Gabrielle Zaneboni, cor anglais, Franck Russo, clarinette, Jérôme Bonifacio, clarinette basse, Théo Pfhol, basson, Patrick Peignier, cor, Pascal Reymond, trompette) et les nombreux co-solistes, formidables, tous dirigés par le dynamique et précis maestro Victorien Vanoosten.

Elisabeth Teige, soprano à la voix wagnérienne, médusa les auditeurs avec les Lieder de Strauss, tandis que Mikhail Timoshenko, baryton d’origine russe, fut remarquable dans l’interprétation des Kindertotenlieder. Assez bouleversants sont ces chants sur la mort des enfants, que Mahler avait écrits lors d’une crise existentialiste, après s’être penché sur sa propre mortalité. Alma Mahler, elle-même musicienne et compagne du maître, n’aimait pas ces chants qu’il acheva de composer en 1904. Elle les trouvait annonciateurs de la mort de leur fille Maria, qui disparut en 1907… Gustav Mahler est beaucoup plus connu pour l’adagietto de sa Symphonie N° 5, popularisé notamment grâce au film Mort à Venise.

L’Opéra de Toulon et son directeur Jérôme Brunetière ont offert là un très beau programme, équilibré. Composé de l’ouverture de Tannhäuser, du prélude de Lohengrin, il s’acheva sur Liebestod de Tristan und Isolde de Richard Wagner. Furent aussi appréciés Vier letzte Lieder de Richard Strauss, et Kindertotenlieder, entre des extraits wagnériens interprétés magistralement, si bien que l’on se serait presque cru à Bayreuth, en faisant toutefois abstraction de ce lieu mythique, Théâtre de la mémoire de Wagner et de la colline… Bayreuth auf dem grünen Hügel… 

photo : L’orchestre de l’Opéra, le maestro et les voix © Claudie Kibler Andreotti