La Nuit des Musées… à la maison

La Nuit des Musées… à la maison

La Nuit Européenne des Musées 2020 est morte, vive la #NuitDesMuséesChezNous ! Annulée en raison du contexte sanitaire, la 16e Nuit Européenne des Musées, prévue ce samedi 14 novembre, aura pourtant bien lieu… en ligne. Une édition pour le moins inédite à suivre de chez soi en naviguant sur les sites officiels et réseaux sociaux des établissements participants.

Visites, rencontres, jeux, coulisses… Une nuit pleine de surprises attend les amateurs d’art comme les néophytes, les plus jeunes comme les plus vieux, les passionnés comme ceux qui s’embêtent royalement durant ce nouveau confinement… bref, tout le monde devrait y trouver son compte ! Mascottes de l’événement, les hiboux et les chouettes seront à l’honneur sur Twitter, Facebook et Instagram. Allez checker également le site officiel de la Nuit Européenne des Musées, il recense une grande partie des initiatives publiques. En voici quelques exemples, d’ici et d’ailleurs…

Ça arrive près de chez vous !

« Gamin ! Allez viens, Allez… Tu vas pas rester seul chez toi, hein ? » Ben si, en fait… Mais pour nous consoler du confinement, quelques institutions de la région participent à cette Nuit des Musées et viennent à nous ! Du côté de la ville de Nice, un programme de visites d’expositions, de jeux et de performances artistiques mettra à l’honneur les musées de la ville. On pourra notamment « visiter » les collections du MAMAC en vidéo (salle POP, salle Klein et salle Niki de Saint Phalle), en compagnie de sa directrice Hélène Guenin, de même que ses expositions temporaires : She bam pow POP wizz ! Les Amazones du pop et Ursula Biemann. Savoirs indigènes – Fictions cosmologiques. Une dizaine d’œuvres phares du musée seront dévoilées et racontées par l’équipe du MAMAC avec des pilules intitulées Raconte-moi une oeuvre.

Quelques artistes invités interviendront au cours de cette journée et soirée du 14 novembre : la Cie /TranS, pour une captation vidéo de Seule, pièce chorégraphique pour une danseuse et un dispositif électronique (à découvrir dès aujourd’hui ci-dessous) ; le musicien Benjamin Fincher, pour un retour en image et en son de l’installation sonore Relief bleue augmenté ; et le Projet G.U.I.D. du Centre Chorégraphique National Ballet Preljocaj – Pavillon Noir. Créé en 1998, ce Groupe Urbain d’Intervention Dansée parcourt les villes de la région et mène la danse dans des lieux inattendus, en présentant des extraits du répertoire d’Angelin Preljocaj.

Quant aux parents (grosse pensée pour tous ceux qui sont confinés une nouvelle fois avec leurs rejetons !), ils pourront télécharger des jeux et contenus : Visite dont vous êtes le héros (jeu) et Supports pédagogiques sur les collections (jeux). Un « tuto d’artiste » à faire en famille est déjà disponible : celui d’Anne-Laure Vuillai, intitulé La mer en bouteille !

La totalité des vidéos et animations du MAMAC seront mises en ligne le samedi 14 novembre à cette adresse : mamac-nice.org/fr/evenement

Sur sa chaîne Youtube, le Musée de préhistoire Terra Amata, présentera pour sa part Pourquoi j’ai mangé mon musée ?, lecture théâtralisée/conférence, par le comédien Nicolas Deliau et le préhistorien Bertrand Roussel, Directeur du musée, autour du livre de Roy Lewis : Pourquoi j’ai mangé mon père ? L’épopée de la découverte du feu par un inventeur génial. Une (r)évolution qui, comme toutes les grandes découvertes, s’avèrera d’abord ridicule, puis dangereuse et finalement évidente… Déjà en ligne, retrouvez-là ci-dessous, c’est cadeau ! On pourra aussi découvrir une performance de Florent Testa intitulée Le Yéti découvre la Préhistoire au musée de Terra Amata. Le pitch ? Le Yéti se promène dans les collections du musée… Il observe silencieusement, il apprend les techniques et s’essaie, avec plus ou moins de succès, aux savoir-faire des occupants du campement.

Sur sa page Facebook, le Musée Masséna proposera de participer, à travers le regard de Muriel Mayette-Holtz, Directrice du Théâtre National de Nice, à la visite de l’exposition Nice et le Second Empire. Il y a 160 ans, les 12 et 13 septembre 1860, c’est l’effervescence des grands jours à Nice… L’empereur Napoléon III et son épouse l’impératrice Eugénie viennent passer deux jours dans la cité. Ce sont dans les prestigieux salons de la Villa Masséna que les visiteurs seront invités à retrouver les fastes de cette visite impériale…

Le Musée Matisse nous invite quant à lui à fermer les yeux… et à écouter le podcast de l’émission de France Culture, La compagnie des oeuvres, qui a consacré une série de quatre épisodes à l’artiste français. Durant une heure, le journaliste Matthieu Garrigou-Lagrange et son invitée, la directrice du musée niçois Claudine Grammont, qui a dirigé le dictionnaire Tout Matisse, paru chez Laffont dans la collection Bouquins en 2018, ouvrent dans cet épisode un certain nombre de perspectives sur l’œuvre de Matisse et abordent ses différentes périodes artistiques, sa perméabilité ou au contraire sa distance vis-à-vis des grands courants artistiques comme le fauvisme, le cubisme et le surréalisme, ainsi que sa relation avec Picasso.

On reste à Nice, mais au Musée National Marc Chagall. Ce samedi 14 novembre à 21h, l’établissement diffusera, en direct sur sa chaine Youtube, le film Écoute, respire // Bleu écrit et réalisé par le collectif d’artistes 19 boulevard Bouillon (teaser ci-dessous). Tourné à huis clos dans les espaces du musée, le film est une métaphore, en quatre actes, du processus de création. La danse, l’art textile, la musique et la poésie sont ici convoqués pour célébrer la naissance du geste créateur et son pouvoir d’incarnation dans la matière et l’esprit. « Je suis bleu » disait Marc Chagall (1887-1985) dont l’œuvre, joyeuse et inventive, conjugue hymne à la couleur et message à la portée universelle. C’est au cœur de son musée, lieu d’accueil du cycle peint Le Message Biblique et du vitrail de La Création du monde, que le duo Jossia Clément (artiste pluridisciplinaire) / Ilia Osokin (compositeur et musicien multi-instrumentiste) propose de rejouer le cycle de la création, au carrefour des territoires artistiques et des cultures du monde. Cette « projection » de 30 minutes sera suiviE d’un live en présence des artistes et de Gaïdig Lemarié, responsable des partenariats culturels pour les musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes.

À quelques kilomètres de là, du côté de Mouans-Sartoux, l’Espace de l’Art Concret diffusera des vidéos ludiques sur la thématique À la recherche de la chouette dans l’exposition Géométries de l’Invisible. Le public suivra Noctibou, mascotte de cette 16e Nuit des Musées, au coeur de l’exposition, à travers les 5 chapitres d’un conte qui seront publiés sur le site officiel et les réseaux sociaux du musée. L’occasion de découvrir le monde de la nuit et les oeuvres des artistes suivants :
20h00 • Chapitre 1 • Gilles Clément
20h30 • Chapitre 2 • Sandra Lorenzi
21h00 • Chapitre 3 • Tehurisa Suzuki 
21h30 • Chapitre 4 • Arthur Lambert 
22h00 • Chapitre 5 • Vladimir Skoda

Sandra Lorenzi, Disque talismanique #1, 2019 © eac.

C’est avec quelques jours de retard que la Ville de Cannes participera à cette Nuit des Musées si particulière. Elle nous donne rendez-vous, mardi 17 novembre à 17h, sur la page Facebook Cannes Culture pour une présentation vidéo de l’exposition Portraits de femmes au Musée de la Castre. Ce dernier a sorti de ses réserves une série d’œuvres autour de la représentation de la femme dans l’art (déesse, figure allégorique, courtisane, mère, épouse, amante…) et de la femme artiste.

Enfin, même si sport et confinement ne sont pas incompatibles tant qu’on reste à 1km de chez soi, il est interdit de se déplacer jusqu’au Musée national du sport de Nice ! Handball, hockey ou encore boxe, l’histoire de ces sports viendra à nous, ce samedi 14 novembre, au travers des expositions virtuelles disponibles directement sur le site du musée.

Et ailleurs, alors ?

Ben oui, visiter les musées et expositions du moment depuis son canapé, c’est toujours mieux que rien ! À l’image de ce que propose le MAMAC en vidéo ou le Musée du Sport en photo, nombre d’entre eux, dans tous les recoins de l’Hexagone, seront accessibles virtuellement lors de cette #NuitDesMuséesChezNous. Citons notamment le Palais idéal du Facteur Cheval : le directeur Frédéric Legros nous fera, en direct sur Instagram à 21h, la visite de cet incroyable site spécialement éclairé à la bougie pour ce 14 novembre ! N’hésitez pas à relire, pour l’occasion, l’article L’art bon, l’art brut et le vivant que nous avions publié en juin dernier.

Au rayon des curiosités de cette Nuit des Musées, le Musée Fabre à Montpellier propose de se mettre dans la peau d’un chercheur afin d’analyser les oeuvres sous tous ses angles ! À partir de l’observation précise des matières telles que le bois, la peinture à l’huile, la cire ou encore les toiles… réalisez le constat d’état des oeuvres et découvrirez les au travers de vues inédites et scientifiques (rayons X, ultraviolet…).

Animation Musée Fabre © Ministère de la Culture

Petit dernier pour la route : le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, installé à Paris, vous invitera quant à lui, dès 19h, à des lectures « complètement loufoques« , nous indique-t-on ! Éditos, petites annonces, discours, pensées, formules et citations de Pierre Dac, issus essentiellement de L’Os à moelle (1938-1940), seront lus au fil de la nuit en direct par Dominique Lurcel, comédien et metteur en scène.

Toute cette programmation sera complétée par des contenus imaginés par le Ministère de la culture lui-même, comme des cartes blanches à des personnalités et influenceurs qui proposeront des visites à suivre sur les comptes Facebook, InstagramTwitter et la chaîne Youtube du Ministère. Vous vous demandiez pourquoi il était aussi silencieux depuis la conférence de presse du Gouvernement sur la poursuite de ce 2e confinement, ce jeudi 12 novembre ? Rassurez-vous, Roselyne Bachelot et son équipe devaient sans doute préparer cette #NuitDesMuséesChezNous !