On verra bien…

On verra bien…

En 2021, être « positif » est devenu flippant, tant ce terme nous fait penser au test de dépistage du covid. Alors que nous souhaiter pour 2022 ?

Qu’on ne mette pas en route la construction de 40 centrales nucléaires, car sans cela La pierre jaune de Geoffrey Le Guilcher ne sera plus une dystopie, mais une réalité (p.19). Cette fin d’année a reçu pourtant quelques lumières : l’association Phenix Lab, en collaboration avec l’Institut Claude Pompidou, a réussi à fédérer, dans le cadre d’un projet de street art collaboratif, la créativité de soignants, de patients atteints d’Alzheimer, de gens du quartier, d’artistes, de chercheurs, d’administratifs et de financeurs pour réaliser une fresque dans le jardin de ce centre, Le Jardin des possibles (p.30).

Avec Muriel Mayette-Holtz, la directrice du TNN, qui a pris à bras le corps la situation de son théâtre, oubliant sa destruction et préférant se réjouir de l’ouverture de trois salles (p.13). Elle construit, une autre façon de faire du Théâtre, une autre façon de prendre la parole, pour tous. Au théâtre toujours, Pierre Caussin et le Forum Jacques Prévert fédèrent plusieurs grandes scènes autour de Trajectoires, festival qui n’a pas peur d’aborder le quotidien sous toutes ses formes. Un quotidien si pénible au féminin pour nombre de femmes devient un conte quand on parle de désir. Fatiha Sadek est parvenue à donner sur scène la parole aux femmes dont elle raconte l’histoire. Parce qu’après tout, la négation des femmes ne prend-elle pas racine dans l’interdit que trop de cultures, dans le monde, leur imposent depuis une éternité ? Mieux vaut en parler et le partager parce que les libertés se prennent, elles ne se donnent pas.

Cette liberté qui a été refusée au nom d’un adage inique, « La Culture n’est pas essentielle », a vu la musique électronique classée comme musique du diable tant on s’est acharné à fermer les clubs et en même temps à interdire, parfois même très violemment, les fêtes de plein air comme les free parties… Laurent Garnier, le DJ des DJ d’après Jeff Mills, le plus curieux, le plus ouvert en parle dans le film Off the record (p.3). Il continue à écouter des milliers de titres qu’il retient pour les mixer et refaire du son. Il garde cette positivité et cette de créativité des débuts, lui père fondateur de la « House of Unity« , beau slogan pour que la Fête soit humaine et partagée… Nous l’avons rencontré, dans le Var, chez un autre rêveur/raver, Jean-Marie Charvet et ses coups de cœur qu’il programme dans ses cinémas, où il fêtera dans le plus mythique d’entre eux, Le Vox à Fréjus, son 300e Ciné-Club qu’il anime avec Laurent Le Touzo (p.27).

Dans le Var encore, est en train de naître un réseau de lieux d’art, sous l’impulsion de Maureen Gontier : RAVE est son nom, parce que Réseau des Arts Visuels Essentiels, mais aussi parce que rave, ce sont les free parties, diabolisées (p.24). L’insolence et la brillance de ceux qui osent !

Et puis il y a un conte de fées : Rémy Masseglia, qui a vécu la plus belle histoire d’amour avec sa petite fille, avec qui il a partagé son aventure cinématographique avec les loups (p 27). Le voilà primé, lui l’autodidacte, le montagnard. Sans recherche de buzz, sans être connecté, sans volonté « d’influencer », il cherche juste à nous faire aimer cette mère Nature et nous faire partager la pureté de l’émerveillement de sa petite fille, pour nous rappeler comment serait la vie avec un peu plus de simplicité, d’amour et de pureté. Sans bruit, il devient une référence tant la paix et la bonté baignent ses images. On peut encore y croire quand on croise des gens comme lui…

Alors, que 2022 soit l’année du désir de vivre ensemble, du désir d’amour, de paix, de justice et de Liberté. En attendant, prenez soin de vous, mais n’oubliez pas les autres 😉