Le monde n’a pas besoin de « maîtres »

Le monde n’a pas besoin de « maîtres »

L’agression de l’Ukraine par la Russie est en train de nous apprendre que le « nucléaire » ne peut être une réponse aux problèmes que traverse la Planète. Tout d’abord, ce conflit nous révèle que les « super puissances » nucléaires (Russie, Chine, USA), si elles dérapaient, nous mettraient toutes dans l’obligation d’une soumission qui rappelle le servage moyen-âgeux, où ceux qui se battaient asservissaient ceux qui travaillaient avec la bénédiction de ceux qui priaient… Nous voilà donc revenus à cette notion de répartition du monde en trois « ordres », au nom de cette doctrine inquiétante : le « nouvel ordre mondial ». Cela fait un bon moment qu’on nous harcèle avec cette notion. « L’ordre nouveau » a toujours une résonnance fascisante et donc terrifiante… Georges W. Bush fut le premier à en parler, quand Trump ne fut qu’un avertissement de ce qu’un fou serait capable de faire. Ce que Bush a fait en Irak, Poutine l’a refait en Tchétchénie, en Géorgie, en Crimée et maintenant en Ukraine. Ces « super puissants » qui décident pour le reste du monde sont inquiétants. Il n’y a plus d’humanité, il n’y a que la force qui parle. On en revient à une structuration primitive du monde, symptôme de l’effondrement de notre civilisation démocratique. Cette régression s’observe à tous les niveaux et cause une perte de repères et de sens à l’échelle mondiale. Au moment où le GIEC publie un rapport effrayant sur le sort de la Planète, voilà que la guerre nucléaire gronde, comme si on voulait nous euthanasier de force et accélérer ce morbide mouvement vers l’effondrement…

Pire, on a l’audace de nous dire que pour une raison d’indépendance énergétique, on va créer 40 centrales nucléaires : je ne savais pas que l’on trouvait de l’uranium en France… Quand en plus, on voit en Ukraine les dégâts potentiels que peut engendrer une guerre sur des centrales nucléaires, on est en droit de se demander à quoi peuvent bien penser nos dirigeants. Surtout quand on sait que nous ne disposons même pas d’abris antinucléaires. Notre région bénéficie de plus de 300 jours d’ensoleillement et très rares sont les toits qui y accueillent des réflecteurs solaires. En Italie, les paysans qui doivent laisser leur terre en jachère y installent des centrales solaires. Pourquoi pas nous ? À Grenoble, en 5 ans, l’énergie pour cette ville fortement industrialisée a été rendue propre et durable. Pourquoi ne pas tenter d’adapter cet exemple à l’échelle du pays ? Le soleil, l’eau, le vent n’appartiennent à personne, ne nécessitent pas de néo-colonialisme. Ils nous rendraient autonomes, fourniraient de l’emploi… Mais non. On s’acharne à nous démontrer que ce n’est pas possible en nous imposant des types de centrales nucléaires qui, en plus, ne fonctionnent toujours pas. Notons au passage que le tout électrique devrait faire penser à nos chers politiques qu’une seule source d’énergie est un danger stratégique, et que tout miser sur le nucléaire est dangereux, non seulement pour la santé, mais aussi stratégiquement.

Les perspectives d’effondrement, le Covid et la guerre en Ukraine nous ont démontré l’incurie des dirigeants politiques et économiques de la Planète : plus d’industrie dans les pays riches, car on préfère faire fabriquer et polluer les pays pauvres, qui du coup deviennent pour certains des dangers ; plus de médicaments ; plus d’énergie, etc., etc. Et pourtant, on continue à construire en zones inondables, à gaspiller l’eau, à polluer à tout va pour des raisons de soi-disant production… Mais nous produisons pour vivre et non l’inverse que diable ! L’économie ne peut pas nous dicter notre intérêt. L’intérêt des 1% est l’inverse de l’intérêt général. Beaucoup pensent qu’ils ne peuvent rien y faire et s’abstiennent, d’autres nient l’histoire et sont convaincus que s’acharner sur des boucs émissaires est une solution qui pourtant a marqué l’Histoire par l’horreur, quand d’autres encore pensent que se soumettre au raisonnement des grandes entreprises leur apportera confort, travail et tranquillité… Ils voient court et ne pensent pas à nos enfants. Il est temps de penser à voter, bien que les choix proposés soient tristement pauvres, avec des programmes qui ne parlent pas des priorités, quand ils existent. Il n’est plus question de liker quand on vote ou de dire qu’en s’abstenant, les élus ne représenteront rien. Le déni n’est pas une solution. L’heure est à la responsabilité et à la solidarité. La violence, les verbiages et les caprices n’y pourront rien. Le peuple c’est nous, le refus est personnel, n’obéissons plus aux diktats des fous et des magnas de la finance et ne craignons pas leurs nervis et leurs pseudo partis de l’ordre. Sans nous, ils ne sont rien !

Sarajevo assiégée pendant plus de 4 ans avait organisé un concours de Miss. Sur scène, elles brandirent cette banderole : « Ne les laissez pas nous tuer ! » Nous sommes les otages de la menace nucléaire, comme elles des serbes. Et nous disons au super-puissances nucléaires à la Une de ce numéro : « Laissez-nous vivre! »