
30 Mai C’est chaud !
Le Printemps a commencé au mois de février avec des fleurs qui s’ouvraient bien trop tôt. La chaleur arrive avec un mois d’avance sur l’été. Bien entendu, l’écologie est devenue un grand sujet de débat, mais pourtant rien n’avance pour éviter « l’effondrement » à nos enfants. De la tchatche, toujours de la tchatche… Les législatives y changeront-elles quelque chose ? La violence a marqué le premier règne de Jupiter… Et si rien ne change, la guerre en Ukraine, l’augmentation du prix des denrées de première nécessité et de l’énergie, et le syndrome post-covid, vont provoquer l’éruption du volcan que nos dirigeants semblent vouloir garder en activité avec une insouciance et surtout un manque d’à-propos ahurissant. La répression n’y fera rien, la jeunesse se mutile, se suicide et se livre à des tueries de masse. La jeunesse est oubliée, son avenir condamné. Cette situation ferme nos esprits et nous rend sourds à aux discours électoraux de plus en plus à côté de la plaque. On annonce la fin du monde, la privatisation de la planète par des fous incultes et inhumains, on menace de guerre atomique, on prend des paris sur l’avenir en laissant les dettes à nos enfants : comment pourront-ils le supporter plus longtemps ?Pourtant, apparaissent peu à peu des initiatives qui nous rappellent que malgré la campagne médiatique de dénigrement de la gauche, qualifiant toute position politique pour le progrès social de « radicalisation », il est possible de raviver la flamme de la solidarité, de la critique sociale et dire qu’un autre monde est toujours possible !
Pour les migrants, le fait d’exposer des portraits de certains d’entre eux au Musée National Marc Chagall de Nice (p.13) – établissement crée en l’honneur d’un peintre qui toute sa vie dénonça l’exil, la déportation et la négation d’une population – leur donne une dimension incroyable et pose la vraie question de l’accueil.
Quand le directeur artistique d’un centre national d’art comme la Villa Arson accueille et interviewe pour nous un réfugié Afghan (p.16), c’est important car on voit bien que les réfugiés ne sont pas le danger dont les extrémistes de droite ou de droite extrême nous menacent. On y apprend à connaître le malheur qu’ont vécu les gens dans cette guerre civile. Une leçon d’humanité.
Quand on donne la parole à Pinar Selek (p.19), pourchassée par le pouvoir turc pour un attentat qu’elle n’a jamais commis et dont l’innocence a été reconnue par la justice et la police turque, on apprend, on partage. Et peut-être que ceux qui ont peur des migrants comprendront quels drames ils vivent dans leur pays…
Et quand on prend connaissance des expositions du MAMAC de Nice, qui évoque la scène plastique italienne des années 60 à 75, et de la Villa Arson (p.15), qui montre ce que font de nos jours les artistes transalpins de cet héritage : on comprend le rôle que joua Pasolini (assassiné en 1975) et de tout ce mouvement qui avait rêvé d’une société plus juste, rejetant tout totalitarisme tout en restant de gauche. N’est-ce pas la preuve que le progrès social n’est pas le diable ? Que ceux qui le prônent peuvent être brillants, qu’ils ont des idées constructives sans rejet de l’autre, sans velléités de destruction, d’interdiction, de répression et de violence ? Pasolini est un martyr de cette cause qui défend les pauvres et les nécessiteux. Il n’a pas été massacré pour des raisons d’orientation sexuelle comme ont bien voulu le faire croire ceux qui l’ont fait assassiner par des fous qui se sont livrés sur lui à un sacrifice païen.
L’art peut aussi être une voie différente pour chercher des solutions à la gestion du groupe humain. Un exemple de ce mode de pensée est l’itinéraire que la Ville de Draguignan a créé en y installant les sculptures d’un artiste dracénois : Beppo (p.13). Cette amour de la cité et des autres qui installe une sorte de signalétique poétique et créative donne envie, de partager, de vivre autrement ensemble dans la cité et de mieux la connaître…