31 Jan CRITIQUE… La période est CRITIQUE !
Quand on a des gens proches qui souffrent et que l’on fréquente les services sociaux, médicaux ou d’éducation, on s’aperçoit très vite que la gestion néo-libérale qui cherche la rentabilité a détruit bien des services. La nouvelle mode est de placer un site internet mal fait, qui devrait, grâce à des chat-bots, répondre à toutes nos questions. Et quand cela ne marche pas, on installe un pauvre humain qui se prend toute la colère des usagers et qui ne pourra pas régler le problème.
Alors on se met à activer la répression pour que les mécontents se taisent. La réponse de nombre de décideurs politiques est la matraque, la sanction contre les miséreux qui se rebellent. Ils sont des « délinquants » puisqu’ils se permettent d’afficher leur colère. Est-il audible d’entendre certains roitelets oser dire « Je préfère Monaco à la Courneuve » ? Mais tout le monde aimerait vivre dans le luxe plutôt que dans des barres HLM où les charges ont quadruplé, alors que le chauffage est défectueux, l’isolation inexistante et l’ascenseur en panne depuis des années.
Pour nos malades, il est clair que pour des visées économiques on sous-paie le personnel hospitalier qui démissionne en masse. On a supprimé des postes pour faire des économies. Et voilà que l’on bâcle la santé… Tout le monde n’a pas un piston, tout le monde n’est pas « bien placé » pour faire prendre en charge les maux de ceux qu’on aime… Il semble que l’on en soit arrivé à une société où il faut avoir le « bon suzerain » pour avoir le service.
Cette privatisation du monde et ce clientélisme mafieux nous mènent droit dans le mur comme le dit Sandra Lecoq (p.14). Grâce à cette sacro-sainte Intelligence Artificielle, cette déshumanisation des services publics ou à la personne est une hérésie pure et simple. Car à l’heure actuelle ce sont des magnats, des oligarques qui édictent leurs conditions générales d’utilisation et que tout un chacun doit respecter car tout est informatisé, connecté, « algorithmé ». Les normes que nous avons choisies pour vivre ensemble ne s’appliquent plus. La loi ne sert plus à rien dans cet espace public virtualisé qui peu à peu remplace l’espace public réel.
Et d’ailleurs, qu’est-ce que la réalité quand on sait que de nouveaux logiciels servent à créer des images qui n’existent pas, ou à rédiger de véritables thèses justes, avec de simples mots clés… La Machine se charge de tout (p.24). Seulement voilà, la machine n’est pas vivante. Elle ne nous soulagera pas de nos choix avec ses algorithmes, car notre liberté c’est justement d’avoir le choix.
Qu’est-ce que ce monde où l’on fait les lois contre la volonté des peuples ? Où l’argent est plus important que la vie ? Où l’on traite la misère à coup de matraque ? Où certains animateurs TV se targuent d’être plus représentatifs que des élus ? Où l’on transforme des hôpitaux en commissariat ? Où les ministres, les dirigeants sont condamnés et continuent de nous donner des ordres ? Où les rêves de grandeurs de certains risquent de provoquer la fin de la Planète ? Je ne parle pas uniquement de Poutine mais des mégalomanes paranoïaques comme Jeff Bezos, Marc Zuckerberg et autres Elon Musk…
On s’offusque de la délinquance dans les quartiers, mais on permet à de gros lâches de se déguiser en policiers et de frapper avec des gants en fer des gens qui boivent un verre. Mais il est vrai que lorsque l’on connaît un Président on peut maintenant se le permettre… Où va-t-on ?
La vague de froid est arrivée. Pourtant, il y a quinze jours, en plein hiver, les arbres bourgeonnaient, il faisait presque doux… On nous promet l’effondrement, mais n’ayez crainte, ceux qui ont provoqué ce dérèglement climatique ont déjà prévu de fuir dans l’Espace. Ce n’est pas un film d’horreur, ni de SF, ni une dystopie. C’est juste le monde que nous allons laisser à nos enfants.
Dire que ne plus travailler et ne plus consommer – du moins pas plus que le minimum vital – pourrait stopper leurs sales boulots… Mais non. Tous les journaux TV font leurs micros-trottoirs pour démontrer que les grèves empêchent les gens de travailler. Et ces derniers jouent le jeu et s’énervent… Pourquoi ne font-ils pas grève eux-mêmes ? Croient-ils que ceux qui s’arrêtent de travailler pour faire grève ne perdent pas d’argent ? La bêtise des dirigeants et les moyens qu’ils ont mis à abrutir les peuples, après avoir déréglé le climat, a déréglé les humains : fondamentalisme, obscurantisme, fascisme sont devenus le refuge des désespérés.
Paradoxe des paradoxes, on nous refait la même sur la Planète qu’en Allemagne en 39, mais cette fois sur toute la Planète : les peules sont en train de voter pour les milices qui emmèneront à l’extermination. Dans L’odeur de l’essence, Orelsan a très bien décrit la période… Avec sa manière de citer les mots clefs de ce dérapage planétaire, je dirais : « CRITIQUE, la période est critique, comme l’état de la Planète est à une phase CRITIQUE, comme la démocratie traverse une phase CRITIQUE… » Alors, la CRITIQUE n’est pas facile, car elle n’est plus possible dans ce monde où l’on gère les peuples avec une méthode primitive, brutale et totalitaire : la matraque et la carotte. J’entends une sirène, est-ce la tension qui monte dans ma tête ou est-ce une alerte ? Je ne sais plus…